« Si vis pacem… »

Valérie Plagnol

par Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Épargnants

L’Europe connaît un réveil aussi salutaire que difficile.

Face à l’offensive de la nouvelle administration américaine, bien décidée à « la faire payer pour sa propre défense », l’UE – et avec elle le Royaume-Uni et le Canada – s’organise pour accélérer ses dépenses afin de subvenir aux besoins d’une Ukraine menacée par la fin de l’aide américaine d’une part, et d’autre part, pallier le risque de ne plus pouvoir compter sur le « parapluie » américain dans le cadre des accords de l’OTAN. Comme nous l’explique Gabriel Karaboulade, responsable des investissements chez Neuflize OBC, ce programme de dépenses passera par des investissements communs, comme des dépenses au niveau de chaque état-membre. Du point de vue des équipements, il sera difficile de se passer complètement des Etats-Unis (notamment en matière de commandes d’avions déjà lancées).

Cependant, la France – deuxième exportateur mondial d’armements – n’est pas la plus mal placée pour accélérer sa production. Cette urgence compromet-elle nos engagements en matière de transition climatique ?  Philippe Dupuy nous rappelle que rien dans les textes européens n’oppose défense et engagements ESG. Préserver la paix et la marche vers la décarbonation resteront nos priorités. Le défi n’en est pas moins grand.