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« Nous attendons une performance globale des marchés actions de 9% »

Dernière mise à jour : 8 janv.


Eleanor Taylor-Jolidon
Eleanor Taylor-Jolidon, Co-Responsable de l’équipe Actions Suisses & Globales chez UBP AM

Quel bilan peut-on dresser des marchés actions en 2023 ? 

Les marchés actions, notamment le S&P 500, ont enregistré des performances solides en 2023. Dans un premier temps, cela s’explique par une remontée des multiples de valorisation des actions (price earning ratio) qui avaient été trop sévèrement compressés et ce malgré des attentes de bénéfices d’entreprise globalement revues à la baisse. Ensuite les marchés ont été tirés par les nouvelles autour de l’Intelligence Artificielle (IA). Plus récemment, plusieurs raisons expliquent la hausse des marchés : la confiance qu’une récession sera évitée aux Etats-Unis et que la désinflation poursuivra son cours, un discours moins dur («faucon») des banques centrales et la baisse des matières  premières. Les marchés ont raison sur la direction, mais potentiellement pas sur l’amplitude et l’agenda... 


Quelle a été la tendance la plus marquante selon vous sur les marchés actions l’an dernier ? 

La tendance la plus marquante de l'an dernier a été la divergence entre les capitalisations boursières, les secteurs et les régions que ce soit en termes de bénéfices par action ou de performance, ainsi que la concentration du marché mondial. Ce dernier a été tiré en 2023 par un nombre limité de titres de très grandes capitalisations américaines (particulièrement dans le secteur de la technologie), baptisées les «7 magnifiques». Ces titres ont notamment bénéficié de l’engouement autour de l’IA. Si l’on regarde les indices avec une pondération égale, les performances sont  bien plus modérées. Il est intéressant de noter que dans ce contexte, la Suisse a bien résisté. Le Swiss Performance Index (SPI) est en effet en hausse de +15.7% (au 27 décembre 2023, en dollar), malgré une forte surpondération dans le secteur de la santé – qui a souffert de la perte de revenus liés au Covid – et de la perte d’une banque systémique, Crédit Suisse. 


Les prévisions de croissance des PIB restent faibles pour 2024, ce qui laisse entendre que les bénéfices des entreprises pourraient peu progresser. Est-ce une menace pour les performances des actions en 2024 ?  Effectivement, les prévisions de croissance de PIB sont faibles pour 2024, mais malgré tout elles restent en territoire positif. Concernant les Etats-Unis, notre conviction nous fait pencher vers un scénario de ralentissement économique mais ne retient pas l’hypothèse de la récession. La consommation restera soutenue grâce à l’emploi et au pouvoir d’achat, et le cycle d’investissement devrait repartir. Concernant la zone Euro, nous anticipons un scénario de croissance faible mais supérieur à 2023 avec une Allemagne qui restera faible début 2024. Hors zone Euro, la Suisse connaîtra un rebond de la croissance de son PIB. Cependant, ces estimations restent dépendantes d’un rebond plus durable des indices des directeurs d’achats. 


Quelles sont globalement vos perspectives pour les actions l’an prochain ? Quelle zone privilégier ?

Nous ne nous attendons pas à une expansion des multiples au niveau global en 2024. Les performances du marché devraient être tirées par la croissance des bénéfices par action au vu du rebond attendu en 2024. Cependant, les prévisions du consensus sont d’après nous trop optimistes autour de +11%. Nous visons plutôt +7%. Pour l’année  2024, selon nos estimations, une performance du marché mondial de 9% pourrait être attendue. En termes de région,  l’Europe devrait accélérer sa croissance par rapport à une base faible et profiter d’une croissance des bénéfices par action ainsi que d’une expansion des multiples boursiers actuellement en dessous de leur moyenne sur le long terme. Quant aux États-Unis, ils pourraient continuer à bénéficier de gains d’efficacité et d’opportunités de revenus liés à l’IA. La Suisse devrait profiter d’une hausse de la croissance du PIB et d’opportunités dans les secteurs de la  santé et de l’industrie. 


Comment peut-on faire pour trouver les entreprises les plus créatrices de valeur pour les actionnaires ? 

Une corrélation entre les niveaux des Cash Flow Return on Investment (CFROI®) et les performances relatives s’observe au niveau des entreprises : les titres des sociétés affichant des niveaux de CFROI® élevés et stables ont  tendance à surperformer sur le long terme. Par exemple, Roche a fait mieux historiquement que Novartis avec un  CFROI® supérieur au coût du capital pour le premier à l’inverse du second  

L’analyse des fondamentaux est clé pour identifier ces sociétés : croissance des bénéfices visible et résiliente, pouvoir de fixation des prix, niveaux faibles de dette ainsi que des sources de croissances structurelles. Nous fondons donc nos stratégies sur la création de valeur reflétée par des niveaux CFROI® supérieurs et durables, souvent prédicteurs d’une surperformance à long terme. 


(Note : CFROI® - source : Credit Suisse HOLT)


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