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Un genre de finance

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    Philippe Dupuy
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture
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Philippe Dupuy

Par Philippe Dupuy, président


Dans le baromètre 2025 du cercle des épargnants, un résultat a attiré notre attention. Quand nous demandons aux Français leur état d’esprit à l’évocation du système de retraite par répartition, 77% se disent inquiets et seulement 13% confiants. Jusqu’ici pas de surprise : le déficit chronique du système de retraite et ses réformes successives alimentent la morosité française. Mais lorsqu’on regarde plus précisément les résultats, on s’aperçoit d’une différence frappante entre les réponses des hommes et les réponses des femmes : 81% des femmes se déclarent inquiètes de l’état actuel du système de retraite pour seulement 74% des hommes. Pourtant, le système de retraite, son fonctionnement, ses déficits actuels et projetés sont bien les mêmes quel que soit le genre du lecteur ou de la lectrice. Face à une situation financière donnée, hommes et femmes pourraient, en moyenne, avoir une analyse et une réaction différente.


La littérature académique qui s’est penchée depuis longtemps sur le sujet du genre et de la finance confirme ces biais qu’il ne faut pas prendre en tant que défauts mais plutôt en tant que qualités de chacun.  Les femmes placent leur épargne sur des supports moins risqués en moyenne privilégiant le long terme. Se déclarant moins confiantes vis-à-vis de leurs compétences en finance (ou littéracie financière) et vis-à-vis de leurs anticipations, elles ont tendance à agir moins souvent face aux évènements de marché. Or dans les moments de crise comme celui déclenché début avril par les décisions du président américain (baisse d’environ 15% du CAC 40), il est fondamental de savoir attendre ce qui a pu leur donner un avantage précieux. La littérature académique montre notamment que si les femmes prennent moins de risque en moyenne, elles révisent aussi moins souvent l’allocation de leur portefeuille et supportent donc moins de coût de transaction ce qui, finalement, peut engendrer une meilleure performance.


Autre biais bien connu, les femmes ont en moyenne tendance à déléguer la gestion de leur épargne à un conseiller ou un proche ce qui peut accroitre leur moindre compétence perçue ou réelle en finance. Les initiatives pour accompagner les femmes dans la prise en charge de leur épargne sont désormais nombreuses. Elles cherchent à promouvoir une finance moins anxiogène et orientée vers les besoins de la société comme l’investissement socialement responsable (ISR). On peut citer par exemple les initiatives et sites d’éducation financière comme femca.fr, plancash.fr ou encore vivesmedia.fr parmi d’autres.


Finalement, le genre semble bien une caractéristique qui explique, en moyenne, certains comportements en finance qu’hommes et femmes doivent garder en tête lors de la prise de décision pour des investissements en toute sérénité !



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