Les marchés actions sous la crainte de l’éclatement de la bulle technologique
- Cercle des Épargnants

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Y aura-t-il un krach à Noël ? La question est sur toutes les lèvres des opérateurs boursiers. En ligne de mire, l’évolution du cours des valeurs technologiques à Wall Street qui alternent bonnes et moins bonnes nouvelles. Comme le rappelle Olivier Brunet (« tout sur mes Finances »), la situation est très spectaculaire en termes de valorisation des actions des principaux groupes technologiques. « Nvidia vaut près de 60 fois ses bénéfices (traduction = sa valeur équivaut à 60 ans de profits de l’entreprise), les 7 magnifiques (c’est-à-dire les 7 plus grosses valeurs technologiques américaines) environ 30 fois et l’ensemble du S&P 500, de l’ordre de 23 fois. Cet indicateur de valorisation, appelé PER (price earning ratio, cours/bénéfices en français) est revenu à un sommet sur 25 ans, en dehors de l’épisode post-Covid. Son niveau est supérieur de près de sept points à sa moyenne sur 25 ans (de l’ordre de 16,5) ».
« La dernière fois que les actions américaines ont été aussi surévaluées était en septembre 2000 », observent ainsi les économistes d’Allianz Global Investors. « Un constat corroboré par « l’indicateur Buffett », qui mesure la valorisation totale des sociétés américaines cotées en Bourse rapportée au PIB annuel américain. Ce ratio atteint aujourd’hui plus de 220%, un plus haut historique, ce qui constitue un signe de survalorisation », ajoute Olivier Brunet.
Si tout le monde s’accorde sur le fait que l’IA entraîne le monde dans une profonde révolution appelée à durer, et si – comme le rappelle Vincent Petit dans nos colonnes – les valeurs d’IA ont aujourd’hui comme principale caractéristique d’être rentables, la prudence s’impose. Car nous ne sommes pas à l’abri, malgré tout, de déceptions ou de mauvaises nouvelles qui pourraient, ponctuellement, générer une forte chute des valeurs boursières. « L’année 2025 aura été marquée par des rebondissements multiples au sein du secteur technologique et tout particulièrement sur la thématique de l’IA, rappelle ainsi l’équipe de stratèges de la Banque Privée Edmond de Rothschild. D’abord, les annonces relatives à l’introduction en janvier dernier d’un modèle d’IA chinois à bas coût, DeepSeek, aura bouleversé l’écosystème occidental. En effet, cet évènement a soulevé des questions sur le réel retour sur investissement réalisé par les hyperscalers (grandes sociétés du Cloud) qui dévouaient alors déjà des centaines de milliards de dollars pour le développement de leurs modèles d’intelligence artificielle ».
Interrogations aussi sur le secteur des semi-conducteurs, Nvidia en tête qui représente désormais à lui seul 14% de la valorisation du S&P 500. Il suffit que soit publiée, la semaine dernière, une annonce selon laquelle Meta pourrait tester les puces de Google pour que le cours de Nvidia chute de 6% en une séance !
Prudence donc, pour les épargnants investis en action. Même si la technologie fait rêver, il ne faut jamais oublier que les actions, comme les arbres, ne grimpent pas au ciel. Et que derrière la technologie, certains secteurs traditionnels se portent très bien, même si l’on en parle moins. Ainsi, rappelle-t-on chez Ofi Invest Asset Management, « depuis le début de l’année les valeurs du secteur bancaire ont grimpé de près de 60%. Et au cours des trois dernières années, elles affichent une performance supérieure de 45% à celle des entreprises de tech américaines ! » Le Vieux Monde n’a donc pas dit son dernier mot.




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