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« Sur les 12% de Français qui détiennent des crypto-actifs, la moitié le fait dans une optique d’épargne à long terme »

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Alessandro Giraudo
François Hardy et Cyril Bertier, cofondateurs de Tilvest

En quoi consiste l’activité de Tilvest ?


Tilvest est un acteur enregistré en tant que Prestataire de Services sur Actifs Numériques (PSAN) auprès de l’AMF depuis 2022. De la même manière que vous pouvez souscrire à de la gestion sous mandat en finance traditionnelle, nous proposons des mandats d'investissement en actifs numériques à des professionnels de la finance. Nous distribuons ces mandats auprès de conseillers en gestion de patrimoine, d’acteurs institutionnels ou de banques qui les proposent ensuite à leurs clients. Notre principale caractéristique est de fonctionner en architecture ouverte, ce qui signifie que sur notre plateforme on retrouve aussi bien des mandats gérés par notre propre équipe de gestion que d’autres provenant de sociétés externes, elles aussi régulées. Ce faisant, l’un de nos objectifs est clairement de démocratiser l'accès aux actifs numériques.


Qu’est-ce qu’un actif numérique ?


Ce terme désigne une valeur, un droit ou une représentation numérique qui peut être échangée, stockée ou utilisée dans un environnement digital, généralement une “blockchain”. Pour définir brièvement le concept de blockchain: c’est une base de données, décentralisée et partagée, qui enregistre chronologiquement des transactions de manière transparente, sécurisée et immuable, sans autorité centrale. Il existe plusieurs catégories d’actifs numériques : des crypto-monnaies (monnaies liées à une blockchain) ; des tokens, à savoir des monnaies qui ne sont pas directement liées à une blockchain mais qui permettent de payer des applications dérivant de la blockchain ; on retrouve aussi des NFT qui sont des droits à détenir des objets réels, tels que des œuvres d’art ou autres actifs uniques, dits « non-fongibles » c’est-à-dire uniques et infalsifiables. On retrouve également des « stable coins », très utilisés en ce moment, qui sont indexés sur des actifs réels, tels que le dollar ou l'or. Enfin, nous avons des actifs numériques lancés directement par les banques centrales elles-mêmes, à savoir les central bank digital currencies. L'idée dans ce cas consiste à recréer de la monnaie de banque centrale, mais numérique.


Quelle est la taille de ce marché ?


Il existe aujourd’hui plus de 15 000 crypto-monnaies dans le monde ayant une capitalisation de 3,43 trillions de dollars. A titre de comparaison, le PIB Français en 2023 était de 2805,7 trillions d’euros. Justement, en France, une étude KPMG réalisée avec l’Association pour le Développement des Actifs Numériques (ADAN) estime à 6,5 millions le nombre de Français possédant actuellement des crypto-actifs, soit 12% de la population. Un peu moins d’un quart des Français n'en possédant pas envisageraient d'en acquérir à l'avenir, ce qui constitue un vivier d’adoption important pour les prochaines années. Cette étude montre également que 24% des détenteurs Français sont âgés de 18 à 24 ans.


Quelle est la rationalité économique d’investir dans un produit n’ayant pas de sous-jacent réel ?


On pourrait presque retourner cette question ! A l’heure où les Etats-Unis mais également la plupart des économies occidentales sont de plus en plus endettés, on sent que la confiance envers les monnaies et les actifs classiques s’amenuise. Le Bitcoin est un actif digital. Il est créé par des utilisateurs qui utilisent de puissants ordinateurs pour encrypter et garantir l’intégrité des transactions sur la blockchain, en échange de Bitcoin. Comme la majorité des actifs liquides, Bitcoin est régi par la loi de l'offre et la demande. A l'heure où le stock de monnaies fiduciaires ne cesse d'augmenter (quantitative easing, augmentation des taux directeurs, inflation...), Bitcoin attire du fait de sa quantité totale limitée à 21 millions. Ainsi, Bitcoin se présente comme un actif intéressant pour l'épargnant qui souhaite trouver des alternatives à l'inflation de l'euro et du dollar. Par ailleurs, cet actif n'est pas contrôlé par une banque centrale, ce qui, là aussi, est une caractéristique intéressante car cela signifie qu’il n’a pas de risque politique en soit. De fait, la corrélation du Bitcoin est similaire aujourd’hui à celle de l'or par rapport au S&P 500. Aujourd’hui, lorsque l’on parle d’actif numérique, on évoque le Bitcoin car il pèse 58% de la capitalisation totale au sein de cette famille. Mais les autres actifs numériques présentent des cas d’usage très intéressants. Par exemple, on peut utiliser les actifs numériques pour valider son identité numérique. De même, la monnaie numérique est très pratique et moins coûteuse en termes de frais de commission pour des transactions internationales, en particulier avec des pays en développement. Ce type d’usage va se multiplier à l’avenir, raison pour laquelle les institutions financières adoptent les monnaies numériques…


Peut-on considérer un actif numérique comme un instrument d'épargne à long terme ?


C'est déjà le cas aujourd'hui. Sur les 12% de Français qui détiennent des crypto-actifs, la moitié le font dans une optique d’épargne à long terme. Ils y consacrent environ 5% à 10% de leur épargne, ce qui est très raisonnable. En outre 80% des épargnants effectuent moins de deux opérations par mois, ce qui prouve que l'objectif n'est pas tant de vendre et de spéculer que de s'exposer dans la durée. Une approche qui fait sens, même si le Bitcoin a moins de 15 ans d'histoire.Il est intéressant de constater que des indices (ETF) Bitcoin dépassent certains indices sur l’OR, valeur d’épargne par excellence, alors même qu’ils ont été créés au début de l’année 2024.


Quelles sont les règles de base à observer avant d’investir dans des actifs numériques ?

Le plus important c'est d’abord de comprendre un minimum le fonctionnement des différents sous-jacents, le risque associé et d’avoir une appréciation globale du marché et de son mode de fonctionnement. Autre règle essentielle, valable quels que soient les actifs d’ailleurs, c'est de diversifier son risque (en détenir maximum 5% à 10% selon sa situation personnelle) et d’avoir un horizon de placement long terme, permettant de lisser les effets de cycle et la volatilité. Troisième impératif, toujours passer par des plateformes régulées par les autorités de marché, comme c’est le cas avec les PSAN. Ce statut est propre à la France aujourd'hui mais il offre des garanties suffisamment importantes pour que l’Europe s’en soit inspiré (réglementation MiCA). La liste des PSAN est publique et disponible sur le site de l’AMF.


Quels sont les autres points de vigilance ?


Il faut étudier la solidité de l'acteur par lequel l'épargnant va passer, en particulier sa « custody », c'est-à-dire l’endroit où les fonds sont détenus. La qualité de la gestion - l'expérience du gérant, sa performance historique – sont évidemment aussi à prendre en compte, comme pour tout fonds d’investissement traditionnel. Bien évidemment se méfier des offres miraculeuses et, enfin, ne pas hésiter à se faire accompagner par un professionnel.

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