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Les Français épargnent à la fois beaucoup…et peu !

  • Photo du rédacteur: Cercle des Épargnants
    Cercle des Épargnants
  • 5 mai
  • 3 min de lecture

 


baromètre BPCE l’Observatoire-Audirep
baromètre BPCE l’Observatoire-Audirep

C’est l’une des enquêtes référence sur l’épargne publiée chaque année. Et le cru 2025 ne fait pas exception. « Placements des ménages en 2025 : à l’aube d’un changement de tendance ? » Tel est le titre du 19e baromètre BPCE l’Observatoire-Audirep réalisé en février 2025 et publié courant avril. Le constat de cette enquête part d’un paradoxe : le taux d’épargne des Français est élevé mais leurs placements sont faibles. Ce taux s’établit en effet à 18,2%, très au-delà de son niveau de 14,6% atteint en 2019. Mais en parallèle, le taux de placements financiers (mesuré comme la différence entre les versements et les retraits sur l’ensemble des produits d’épargne, rapportée au revenu disponible brut), a baissé de plus de moitié en 2023 et en 2024 par rapport à 2022. Pour les économistes de BPCE il faut y voir le signe que les Français restent structurellement méfiants et pessimistes quand ils pensent à l’avenir, y compris ceux ayant du patrimoine. Parmi les raisons de ce regain d’inquiétude : la crainte de perdre son emploi, politique, les tensions internationales ou encore la préoccupation pour les déséquilibres budgétaires.


Dans ce contexte, les ménages privilégient toujours davantage l’épargne logement que l’épargne financière. Ainsi, « la raréfaction du crédit à l’habitat en 2023 (progression de l’encours de seulement 1 %, contre 5,5 % en 2022) et surtout en 2024 (respectivement -0,7 %) a exercé une contrainte budgétaire sur les ménages, ce qui a fortement contribué à la réduction des flux financiers durant ces deux dernières années, expliquent les économistes de BPCE. Dans la pratique, cette contrainte budgétaire entraîne une montée du taux d’apport (…) et une plus forte probabilité de mobiliser une épargne existante pour financer des travaux ». Autrement dit, les Français ont dû consacrer davantage de moyens à leur épargne immobilière, ce qui a limité d’autant la possibilité de placer sur d’autres produits.


Voilà pour les facteurs structurels. L’étude s’intéresse également aux évolutions spécifiques de l’épargne financière en 2024, pour constater « l’amorce d’un bouleversement de la réorientation des placements financiers au profit de l’assurance-vie et des dépôts à vue au détriment des comptes à terme et, dans une moindre mesure des livrets réglementés ». Un mouvement suscité par la baisse des taux réglementés, la remontée de la pente de la courbe des taux d’intérêt et la désinflation. « La collecte a ainsi surtout été tirée par les placements longs comme l’assurance-vie (+10,3 milliards d’euros), portée majoritairement par les unités de compte (+9,7 milliards d’euros de produits en unités de compte (UC). Les fonds Euros semblent aussi moins pénalisés par la faiblesse des rendements réels, d’où un recul des prestations euros et unités de compte », expliquent les auteurs.


Dans une dernière partie, l’étude s’intéresse aussi aux seuils psychologiques de rendement pour le livret A et l’assurance-vie susceptibles de pousser, ou non, les Français à épargner. « En interrogeant les Français sur le taux à partir duquel ils seraient incités à placer sur le livret A leurs sommes actuellement inutilisées sur le compte courant, la médiane de ce taux était stabilisée entre 2,5 et 3 % depuis 2019, confirmant des observations faites il y a plus d’une décennie qui identifiaient déjà à 3 % un seuil de sensibilité aux arbitrages chez les ménages, explique-t-on chez BPCE. L’enquête continue à mettre en évidence un seuil symbolique majeur à 3 %, de nature à réactiver des arbitrages. Cela s’amplifie lorsque le seuil passe en deçà de 2 % (baisse à 1,8 %) : 45% des détenteurs diminueraient leur versement ou feraient des transferts vers d’autres supports (soit +19 pts vs une baisse à 2,4 %) ». En parallèle, le taux de bascule vers une assurance-vie en fonds euros (vs. UC) se situe également autour de 3,5 % (pour 68 % des détenteurs il est de moins de 4 %).

Un constat largement démontré par les faits. La collecte sur le Livret A a ainsi atteint les 400 millions d’euros en mars 2025 un niveau particulièrement faible.  Depuis le début de l’année la collecte atteint 1,73 milliard d’euros contre 6,76 milliards au cours de la même période en 2024.

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