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De l’importance de la culture financière

L’Analyse du comité scientifique

Par Philippe Dupuy


Philippe Dupuy

La culture financière est un élément central qui facilite la prise de décision que ce soit pour le chef d’entreprise ou pour le particulier qui épargne pour un achat immobilier ou sa retraite. Or de nombreuses études montrent que la culture financière des Français est plutôt faible et se situe dans le bas de l’échelle des pays de l’OCDE. Ainsi lorsqu’on pose trois questions très simples portant sur les notions d’intérêts composés, de taux d’intérêts réels ou de choix d’investissement, moins d’un Français sur trois est en mesure de répondre aux trois questions à la fois. Une faible culture financière conduit à des choix de placement non optimaux qui à long terme peuvent faire une différence significative en termes de patrimoine. Dans la dernière version du baromètre du Cercle des épargnants nous avons voulu prolonger cette analyse en demandant aux Français quelles étaient leurs connaissances en matière d’organisation du système financier et en particulier quel était le fonctionnement de leur placement préféré : le livret A.


Une majorité de Français (53%) pensent que le livret A sert uniquement à financer des prêts en faveur du logement social. Or sur les 508 milliards d’euros d’épargne des Français placés sur des livrets A, LDDS et LEP, 170 milliards (moins de la moitié donc) sont investis par la Caisse des Dépôts dans le financement de la cohésion sociale. Le reste est soit investi dans des obligations d’Etat et notamment des obligations vertes soit directement prêté par les banques qui collectent l’épargne du livret A à des entreprises de petites et moyennes tailles (TPE et PME). De manière plus surprenante, 8% des Français pensent encore que les sommes déposées sur le livret A peuvent servir à spéculer sur les produits dérivés ou sur les devises et 32% déclarent ne pas savoir du tout la destination des fonds placés.


De même si 20% des Français associent principalement l’assurance-vie à l’investissement en actions, une majorité ne sait pas donner la destination des fonds placés sur un plan d’épargne retraite (56%).  Or ces deux produits permettent de manière assez proche une exposition aussi bien aux actions qu’aux obligations selon des profils variant de prudents à dynamiques qui favoriseront plus ou moins la prise de risque selon le choix du porteur.  Connaître ces différences et l’organisation générale du système de financement de l’économie française permet de faire des choix éclairés qui peuvent faire une vraie différence à l’échéance de la retraite. Cultivons-nous !

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