2024, année du rebond pour l’assurance-vie ? Le dernier rapport publié par l’ACPR sur l’évolution du marché de l’assurance-vie en 2023 rappelle combien l’année dernière a été compliquée pour ce segment. « À l’instar des autres placements financiers, le flux d’épargne en assurance-vie et épargne retraite s’est contracté en 2023 et l’assurance-vie, hors épargne retraite, a enregistré une collecte nette légèrement négative de -2,3 milliards d’euros, mais à un niveau moindre que le plus bas historique de 2020 (-7 milliards d’euros) », explique l’ACPR. La situation a été éminemment contrastée entre, d’un côté, des primes très dynamiques (126,9 milliards d’euros, deuxième année de collecte la plus élevée après 2021), et de l’autre des rachats en forte augmentation (84,1 milliards d’euros). Parmi les raisons expliquant la hausse des rachats, l’autorité prudentielle cite l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et du coût de financement des prêts immobiliers qui ont pu inciter les ménages à mobiliser leur épargne pour financer des dépenses de consommation courante ou leurs achats immobiliers. En outre, la hausse des taux servis, notamment sur les dépôts bancaires à terme, a attiré une partie de l’épargne vers ces supports. Contraste également entre les supports : « la collecte est demeurée négative (-33,4 milliards d’euros) pour les supports en euros mais elle a, au contraire, été dynamique (+31,1 milliards d’euros) pour les supports en unités de compte, bien qu’en retrait par rapport au niveau inédit de 2022 (38,2 milliards d’euros) », souligne l’ACPR.
2024 commence en revanche sous des auspices bien meilleurs. « Depuis le début de l’année, nous retrouvons une vitalité que nous avions perdue en 2023 du fait de l’appétit des épargnants pour les dépôts à terme », se félicite Stellane Cohen, Présidente d’Altaprofits.
La raison ? les efforts très importants fournis par les assureurs. « On constate d’abord une hausse naturelle des taux de participation aux bénéfices qui s’établissent désormais en moyenne de 2,30% à2,50% au titre de l’exercice 2023, après 2 sur l’exercice 2022, poursuit Stellane Cohen. Là-dessus de nombreux assureurs ont surenchéri en mettant en place des dispositifs de boost ayant dopé la collecte sur l’Assurance-Vie ». Le champ des possibles est assez large entre des assureurs qui proposent des taux boostés sur le stock – l’épargne acquise - pouvant se cumuler dans certains cas aux versements libres. En outre, les boosts peuvent concerner l’année 2024 mais parfois également l’année 2025. « Dans ces conditions, lorsque l’on additionne les conditions naturelles des UC aux boosts sur les versements on peut aboutir à des taux de participation aux bénéfices qui peuvent flirter avec les 5% », détaille Stellane Cohen.
Ces offres promotionnelles des assurances s’expliquent par le besoin de développer la collecte nette pour qu’ils puissent acheter des obligations à des taux élevés avant que les taux redescendent. Une fenêtre de tir qui durera sur ce premier semestre et pousse les assureurs à vraiment jouer le jeu.
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