Le point de vue de Valery Barbaglia, Directeur de Neuflize OBC Family Office
La règle constante avec les sportifs de haut niveau, voire des très haut niveau est leur besoin de pédagogie et de protection. En effet, ils sont souvent entourés de « beaucoup d’amis qui leur veulent du bien », une manière polie de dire qu’ils sont des cibles potentielles de personnes mal avisées pouvant les entrainer dans des mauvais investissements.
Le premier rôle d’un gestionnaire de patrimoine ou d’un Family Office est donc de constituer un premier cercle solide, aux côtés de l’agent et/ou de la famille. Ceux-ci s’occupent de l’aspect sportif de la carrière et de la signature des contrats de sponsoring tandis que le gestionnaire de patrimoine joue le rôle de coordinateur fiscal et juridique. Il est important pour des sportifs de s’entourer de professionnels indépendants et exempts de tout conflit d’intérêt. Cela signifie être rémunéré au temps passé et non en fonction des produits investis auxquels certains gérants de patrimoine peuvent parfois être intéressés.
Deuxième étape, définir une stratégie. Stratégie de protection, d’abord, en faisant le tour de toutes les assurances souscrites pour être certain que le sportif est protégé des conséquences d’une blessure grave ou d’une interruption de carrière. Puis stratégie active de constitution de patrimoine fondée sur le fait qu’un sportif même de très haut niveau ne constitue pas son patrimoine en une seule fois mais au fil de sa progression sportive. Il est donc important de bien modéliser les flux de ressources provenant de ce patrimoine pour éviter notamment l’un des risques majeurs avec ces profils : le surendettement.
Troisième niveau, faire de la pédagogie. Nous devons leur expliquer quels sont les risques associés à chaque classe d’actifs. Ces personnes reçoivent beaucoup de propositions d’investissements, y compris en matière d’actifs réels. Il faut leur expliquer la notion d’équilibre des risques, l’importance de ne pas se précipiter sur les actifs « passion » (belles voitures, yachts, belles maisons…) et leur apprendre comment éviter les chausse-trappes dans le but de se constituer un patrimoine rentable sur le long terme qui leur fera un important complément de revenus après leur carrière.
Les dernières recommandations concernent les sportifs appelés à avoir une carrière internationale. Ils se retrouvent dans des pays ayant des fiscalités différentes, parfois plus basses qu’en France ce qui pourrait leur donner une mauvaise appréciation de leur niveau de vie réél. Ou bien des pays ayant des droits juridiques différents. Cela peut concerner tous les sujets : par exemple les contrats de mariage. Dans de nombreux pays on se marie sous la communauté de bien et la séparation de bien, très répandue en France, n’existe pas. Attention donc à ne pas se retrouver lésé !
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