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Krach boursier douanier : gardons notre calme !

  • Photo du rédacteur: Cercle des Épargnants
    Cercle des Épargnants
  • 7 avr.
  • 3 min de lecture

Les bourses asiatiques qui clôturent en chute libre et les marchés financiers européens dans le rouge vif aux premières heures des échanges…ce lundi 7 avril 2025 pourrait bien rejoindre la liste très select des journées noires sur les marchés financiers, au même rang que celles enregistrées lors de la crise des subprime de 2008.

A très court terme, pour l’épargnant individuel il n’y a d’autres choix que de faire le dos rond, tant les incertitudes sont grandes sur l’évolution des prochaines heures. Mais à plus long terme, des décisions pourraient s’imposer en matière de choix d’allocation d’actifs, avec en toile de fond cette question centrale : sommes-nous en train de vivre un mouvement de correction boursière ou bien de rotation, avec l’idée sous-jacente que la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis est partie pour durer et devrait donc avoir des conséquences lourdes sur toutes les entreprises ?

La situation est parfaitement résumée par Emmanuel Cau, stratégiste sur les marchés actions européens de la banque Barclays, dans une note publiée lundi matin : « Les marchés sanctionnent durement la redistribution des équilibres économiques internationaux, écrit-il. Les droits de douanes réciproques et les risque de représailles font planer un risque élevé de récession, qui ne semble pas effrayer Donald Trump, toujours soutenu par les sondages. En parallèle, le risque de rebond de l’inflation limite la marge de manœuvre de la Fed. Cet horizon macroéconomique délétère justifie la prudence”.

Pour ce spécialiste, “ malgré certains signaux techniques de survente, nous rappelons que la situation n’a pas de précédent dans l’histoire récente”. Difficile pour lui cependant d’appeler à la capitulation, car même dans ce contexte il reste des opportunités intéressantes. “L’économie européenne est exposée aux droits de douanes et aux surcapacités chinoises, mais nous restons relativement constructifs sur les actions UE : face à la perte du statut « refuge » du dollar et à la fin de l’exceptionnalisme américain, le stimulus allemand, la politique accommodante de la BCE et les valorisations sont l’opportunité pour l’Europe de se démarquer”.


Inquiétudes sur le dollar


Chez Allianz Trade, les économistes dressent un bilan économique très négatif des décisions de Donald Trump, résumant le dilemne auquel les investisseurs sont confrontés. “La croissance du PIB mondial chutera à seulement +1,9 %, son plus bas niveau depuis 2008 ; le commerce mondial de marchandises entrera en récession. L'inflation américaine devant culminer à 4,3 % d'ici l'été, les banques centrales sont dans une situation délicate”. En effet, “l'inflation américaine devrait culminer à 4,3 % d'ici l'été, ce qui liera les mains de la Fed jusqu'en octobre (taux à 4% d'ici fin 2025 et 2,75% d'ici mi-2026)”. Quant à l’Europe, “elle ne pourra échapper à une croissance plus faible en raison de restrictions commerciales plus importantes et d'une économie américaine plus faible, malgré la relance budgétaire allemande et l'augmentation des dépenses de défense”, ce qui devrait conduire la Banque centrale européenne à ramener ses taux à 1,5 %, soit 50 points de base de plus que prévu.

 Même le dollar fait peur, désormais. Pour la banque


Une contraction du PIB américain de -1,5%


Edmond de Rothschild, « les premières estimations prévoient une contraction du PIB américain de -1,5 % et une hausse de l'inflation de +1,5 % », ce qui conduit les experts à conserver « une vue stratégiquement baissière sur le dollar ». En matière d’évolution des taux, « compte tenu du manque récent de progrès sur l’inflation, de la hausse des anticipations inflationnistes et des risques à la hausse liés aux changements de politique annoncés, l’exercice des Banques Centrales est particulièrement ardu et favorise la neutralité sur le marché de la dette ».

 

Toutes ces analyses très sombres illustrent combien les professionnels de marché sont incapables de prédire avec exactitude l’évolution des prochains jours. Raison pour laquelle il faut raison garder. En effet, rien ne dit à ce stade que le Président américain ne fasse pas machine arrière sur une partie des droits de douane, à la fois sous la pression de certains de ses soutiens, proches de Wall Street mais aussi parce que les négociations bilatérales engagées avec les autres partenaires commerciaux peuvent finalement aboutir à une situation plus équilibrée en termes de droits de douane que celle crainte par les marchés financiers. Ce qui serait l’occasion de pratiquer une rotation sectorielle pour aller sur les secteurs les plus porteurs, plutôt que d’opérer une vente massive d’actions.

 

Plus que jamais, le vieil adage disant “tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu” est donc d’actualité. D’autant que la majorité des investissements sur les PER étant diversifiés entre actions et obligations, ils ne subiront pas l'intégralité des baisses observées sur les marchés boursiers ces derniers jours.

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