Accepter la volatilité.
- Philippe Dupuy
- il y a 6 heures
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Par Philippe Dupuy, président
Donald Trump a imposé des droits de douanes exorbitants puis les a suspendu en autant de décisions et de commentaires surprenants pour les investisseurs. Il n’en faut pas plus pour que les marchés financiers connaissent une agitation extrême à mesure que les analystes ont réévalué la rentabilité des entreprises et notamment celles exposées au commerce international. Le 7 avril par exemple, le CAC40 perdait près de 5% de sa valeur en une seule séance avant d’en regagner près de 4% quelques jours plus tard. Si la séquence de va et vient politique semble devoir connaître une pause depuis la mi-avril et ce pour 90 jours, la confusion pourrait revenir et avec elle la volatilité des marchés financiers.
Comment réagir face à ces mouvements d’ampleur ?
Premier réflexe capital, se rappeler que les portefeuilles d’assurance-vie ou d’épargne retraite sont pilotés par des gérants professionnels qui peuvent se protéger rapidement des risques en s’appuyant sur les produits dérivés. Si le gérant anticipe une baisse des marchés, il peut vendre des contrats à terme qui viendront atténuer la perte du portefeuille principal. Se rappeler également que ces gérants construisent des portefeuilles diversifiés entre actions et obligations dont les gains et pertes momentanés se compensent afin de lisser le rendement du portefeuille. Enfin se souvenir aussi qu’une bonne partie des fonds d’épargne retraite est pilotée à l’approche de la retraite du porteur et n’est donc plus exposée aux marchés d’actions.
En 2022, année durant laquelle le CAC40 a enregistré une baisse de l’ordre de 15%, bien au-delà de la correction du mois d’avril, la diversification des portefeuilles et la couverture des risques par les gérants d’actifs ont permis, selon les calculs de l’Observatoire de l’Epargne Européen[1], de contenir la perte de l’épargnant français « moyen » investi en action à seulement -1.5%.
Si l’inquiétude est trop importante, il est tentant de liquider une partie du portefeuille. Il est alors préférable d’opérer par tranches et non sur la totalité du portefeuille. Attention cependant à ne pas être victime de biais cognitifs bien connus de la recherche en finance comportementale : difficulté à vendre des titres en perte, surpondération des dernières nouvelles etc... La meilleure réaction en période de stress aigu est bien souvent de faire le dos rond tout en se projetant sereinement sur la période à venir en révisant pourquoi pas les expositions sectorielles ou géographique du portefeuille mais surement pas en se détournant brutalement des marchés d’actions.
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