L’Europe avance dans l’union des marchés de l’épargne et de l’investissement
- Cercle des Épargnants
- 31 mars
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L’Union de l’épargne et de l’investissement a fait l’objet de longues discussions durant le Conseil européen qui s’est tenu les 20 et 21 mars derniers. Il y a urgence : les chefs d’état européens ont bien compris qu’il était important, désormais, de rapatrier une partie des actifs européens détenus aux Etats-Unis. « Aujourd’hui, notre épargne part à raison de 300 milliards d’euros par an vers les États-Unis, explique Aurore Lalucq, élue socialiste et présidente de la commission des affaires économiques du Parlement européen, au journal La Croix. Nous ne pouvons plus être une colonie financière des Américains. Mobiliser cette épargne est un enjeu économique, mais aussi politique et de souveraineté pour l’UE. » Autre objectif de la commission européenne :
mieux canaliser l'épargne colossale des Européens vers des investissements dont l'UE a besoin, alors que 70 % (10.000 milliards) de celle-ci est placée aujourd'hui dans des dépôts bancaires aux rendements faibles, contre 30 % seulement sous forme d'instruments de marchés de capitaux qui leur rapportent pourtant plus d'argent… «
Pour mobiliser leur épargne, Bruxelles souhaite encourager les citoyens à se tourner davantage vers des fonds de pension et les marchés financiers en vue de se constituer une épargne complémentaire pour la retraite. La commission réfléchit à des incitations fiscales pour les comptes d'épargne et d'investissement susceptibles d'encourager les citoyens à participer aux marchés de capitaux. L'UE veut aussi développer le secteur des retraites complémentaires, par exemple en favorisant l'adhésion automatique aux régimes de pension pour augmenter la participation. Et prévoit de réviser le cadre européen existant sur les retraites professionnelles et sur le produit paneuropéen d'épargne-retraite individuelle dans le but d'améliorer l'offre de produits.
Par ailleurs, Bruxelles veut diffuser une meilleure connaissance du fonctionnement des marchés mais aussi réduire la fragmentation des marchés financiers en Europe en allant vers une supervision unique. Ce sujet constitue l’un des principaux points de désaccord entre Etats membres. Aujourd'hui, les marchés sont principalement pilotés par des autorités nationales, qui appliquent souvent les règles différemment (malgré l'existence d'un règlement européen uniforme), ce qui entrave le marché unique des finances. L'exécutif bruxellois suggère de maintenir le système actuel avec vingt-sept superviseurs nationaux et les appelle à « mieux utiliser leurs outils de convergence de la supervision existants pour parvenir à une supervision plus intégrée et harmonisée ». Il promet des propositions au quatrième trimestre 2025 « pour parvenir à une surveillance plus unifiée des marchés de capitaux, notamment en transférant certaines tâches au niveau de l'UE ».
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