Prudence prudence. Les ménages français restent prudents et encore un peu inquiets pour l’avenir si l’on en croit l’enquête mensuelle de conjoncture réalisée par l’Insee qui dresse un état des lieux de la situation à la mi-année. Certes, la confiance des ménages s’améliore légèrement, à 85 points (soit une hausse de 2 points en un mois) mais l’indicateur reste très en-dessous de sa moyenne de long terme fixée à 100. Si on observe un léger mieux du côté de la perception qu’ils ont de leur situation financière, les ménages restent plus prudents que jamais quand il s’agit d’envisager l’avenir : un nombre croissant d’entre eux n’estime pas opportun de faire des achats importants.
En conséquence, la capacité à épargner et l’intention de le faire s’établissent en légère hausse. En juin 2023 le solde d’opinion relatif à la capacité d’épargne future gagne un point tandis que celui sur la capacité d’épargne actuelle reste stable. Ces deux indicateurs étant au-dessus de leur moyenne de longue période précise l’Insee.
« Un flux d’épargne toujours largement supérieur à celui d’avant pandémie »
Banque de France
Dès lors, « la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente légèrement, le solde d’opinion correspondant gagne un point et demeure au-dessus de sa moyenne de longue période », écrivent les statisticiens publics. Tout indique donc que le taux d’épargne va continuer à rester élevé au cours des prochains mois.
De fait, une récente étude de la Banque de France dressant le bilan de l’évolution de l’épargne des ménages en 2022 a montré que ceux-ci ont généré un flux annuel de placements de 158,7 milliards en 2022, comparé aux 161,1 milliards de 2021, toujours nettement supérieur aux flux nets annuels d’avant pandémie (en moyenne de 101 milliards sur la période 2015 – 2019). « Les premières données (encore partielles) couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le premier trimestre 2023 indiquent notamment que les dépôts des ménages continuent d’augmenter avec une poursuite du mouvement d’arbitrage des dépôts à vue (-18,2 milliards) vers les dépôts rémunérés (+33,6 milliards) » écrit l’institution monétaire.