Les contours du futur « Livret Vert » commencent à se dessiner

Du Codevi au Livret de Développement Durable, du Livret de Développement Durable au Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et bientôt du LDDS au… « livret vert » ? Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a commencé à dévoiler ce projet lors de la présentation des résultats de la consultation publique organisée cet hiver en vue de promouvoir une industrie verte. L’objectif est de présenter en juin prochain un texte qui doit  « conjuguer protection du climat et réindustrialisation de la France », selon Bercy. Dans ce cadre, l’un des objectifs sera de « transformer le livret de développement durable et solidaire (LDDS) en un livret vert ». La mesure consisterait à scinder les encours de ce support d’épargne en « deux compartiments » : le premier « correspondrait au LDDS actuel, dont les caractéristiques resteraient inchangées : rendement fixé par l’Etat, garantie sur le capital et les intérêts, liquidité totale pour retirer les fonds ; plafond réglementaire au-delà du quel les versements sont impossibles ».
Le second, « correspondrait à un produit d’épargne financière distribué par les réseaux bancaires » qui financerait « un univers d’investissement large et labelisé par l’Etat, en bénéficiant d’un régime fiscalo-social incitatif ».

Pourquoi une telle réforme ? Parce que selon le ministère de l’économie, le LDDS actuel ne permet pas de flécher l’épargne des Français vers une affectation précise, a fortiori verte, ces encours étant entièrement fongibles au bilan des banques. « Or, transformer la France en nation verte nécessite de mieux flécher une partie des gisements d’épargne disponibles ». Mais surtout, « le financement de la décarbonation de l’économie requiert une plus grande prise de risque des investisseurs », reconnaît-on à Bercy. Dans un univers prudentiel contraint pour les institutions financières, une partie de ce risque (et de l’espérance de rendement associée) a vocation à être assumée directement par les épargnants ».

Bruno Le Maire a par ailleurs précisé lundi dernier son projet de création « d’un plan d’épargne avenir climat »  pour les jeunes, dédié au financement de la transition énergétique et écologique. Ce plan d’épargne, dont la rémunération sera « supérieure à celle du Livret A », bénéficiera d’un capital garanti et de « conditions fiscales exceptionnelles : zéro impôt et zéro cotisation », a-t-il détaillé. Il pourra être distribué par les banques et les assurances.