L’Astuce

« Pour protéger son épargne il faut aller rechercher de la performance sur le long terme »

par | Mar 6, 2023 | Actualités, Entretiens

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« Pour protéger son épargne il faut aller rechercher de la performance sur le long terme »

Stellane Cohen, Présidente d’Altaprofits

Quelle est l’activité d’Altaprofits ?
Nous sommes une filiale de Generali France, agissant comme courtier indépendant. Nous faisons du conseil en investissements et gestion de patrimoine sur internet en proposant des contrats émis par différents assureurs, adaptés aux profils spécifiques de chacun de nos clients. Depuis 2 ans, nous avons élargi notre offre au-delà de l’Assurance-vie en offrant des produits d’épargne immobilière ainsi que l’accès en direct au marché du Private Equity.

Depuis quelques semaines, le débat est relancé entre l’intérêt des contrats d’assurance-vie fonds euro et ceux en unité de compte. Quels sont vos conseils dans ce domaine ? 
L’évolution récente m’amène à faire deux constats. Le premier se base sur le phénomène observé en janvier lorsque les assureurs ont multiplié les annonces de relèvements des taux de participation aux bénéfices des fonds en euro. Un mouvement très important historiquement car les taux des fonds euros n’ont cessé de baisser de façon continue depuis plus de dix ans. Cette remontée en janvier s’explique certes par la hausse des taux d’intérêt enregistrée l’an dernier mais pas uniquement car avec l’inertie des stocks d’obligation détenues dans les contrats d’assurance vie cette remontée des taux d’intérêt ne s’est pas encore traduite dans les rendements des contrats. La hausse des taux servis pour les fonds en euro s’explique donc surtout par le fait que les assureurs ont puisé dans leurs réserves pour mieux servir leurs clients. C’est probablement lié à la concurrence du Livret A mais aussi, tout simplement, au fait que les souscripteurs n’auraient pas compris que dans un contexte global de remontée des taux, les contrats en euros ne soient pas réévalués eux aussi. A ce titre les assureurs ont répondu aux attentes des assurés.

Et votre deuxième constat ?
Pour maintenir un taux de participation aux bénéfices plus important qu’avant, il faut que les résultats suivent. Ce qui signifie que les assureurs doivent collecter sur leurs fonds en euro justement pour pouvoir investir sur des obligations offrant davantage de rendements. 

C’est la raison pour laquelle depuis quelques semaines nous voyons les assureurs proposer des offres attractives en termes de rendements pour les fonds en euro. Il s’agit d’une démarche commerciale des assureurs pour attirer à nouveau des souscripteurs sur ce compartiment qui a été très délaissé au cours des dernières années, notamment au profit des contrats en unité de compte.

Du point de vue de l’assureur, lequel de ces deux types d’offre est le plus important ?
L’assureur aussi doit avoir un mix de produits proposés entre fonds euros et unités de compte. Une offre variée en unités de compte permet aux assureurs d’offrir aux assurés l’opportunités de dynamiser leur épargne dans le temps.  Pour cette raison, les assureurs ne reviendront jamais à la situation antérieure où 95% des produits qu’ils proposaient étaient des fonds euro. La préconisation la plus pertinente actuellement est une répartition avec un tiers de fonds euros, un tiers d’actifs réels comme des fonds de private equity décorrelés des marchés et un tiers de mandat de Gestion pilotée en Unités de compte plus traditionnelle.

D’autres contrats d’Assurance-vie offrent-ils un attrait selon vous ?
Je trouve les fonds Eurocroissance très intéressants sur le long terme car ils permettent à l’assuré de fixer lui-même sa durée. La garantie en capital est offerte au terme de l’échéance offrant ainsi plus de d’horizon de placement pour le gérant.

Le Cercle des épargnants a présenté début février son 21ème baromètre sur « les Français l’épargne et la retraite ». Quel élément vous a le plus intéressé ?
J’ai été marquée par la plus forte sensibilisation des Français au sujet de la retraite qui va au-delà des discussions actuelles sur le projet de réforme de l’âge légal de départ à la retraire. On voit bien que les plus jeunes sont davantage sensibilisés au financement des retraites et que cela les pousse à réfléchir à avoir un recours accru à la capitalisation. On sent chez eux une très forte inquiétude sur le maintien de leurs revenus à terme et la capitalisation est un moyen d’y répondre à leurs yeux. C’est très prometteur !  

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