C’est le principal changement de ce 1er février pour les épargnants : le taux servi par les livrets d’épargne réglementés (Livret A et Livrets de développement durable et solidaire) s’établit désormais à 3%, contre 2% fin janvier.
Il s’agit, plus généralement de l’une des principales informations de 2022 en matière d’épargne : le fort engouement pour le Livret A ou LDDS. Selon les chiffres officiels publiés fin janvier par la CDC, la collecte du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire s’est en effet élevée, en cumulé, à 33,49 milliards d’euros l’an dernier. Chiffre auquel il convient d’ajouter une capitalisation annuelle des intérêts pour un montant de 6,56 milliards d’euros portant l’encours total sur les deux produits à 509,7 milliards d’euros à fin décembre 2022. Un succès qui s’explique par la remontée constante des taux servis (qui représentaient à peine 0,5% fin janvier 2021) mais dont l’ampleur historique doit toutefois être relativisée. La collecte de ces deux produits en 2022 reste par exemple inférieure à celle de 2020 qui avait été marquée par une forte collecte en matière de LDD et légèrement en retrait par rapport à 2012, où le Livret A avait enregistré une collecte record. Il n’en reste pas moins que la tendance est clairement porteuse pour ces produits, à mesure de l’augmentation des taux servis.
Pour la première fois depuis le début des années 1990, le taux de rendement des fonds en euro s’inscrivent en hausse
Tout indique à ce stade que la tendance devrait se poursuivre dans les premiers mois de 2023, sous l’effet des nouveaux taux proposés à partir du 1er février et ce même si à 3% le Livret A reste insuffisant pour protéger totalement l’épargne contre l’inflation.
Pour autant, les Français ne semblent pas avoir renoncés à poursuivre la diversification de leur épargne. Ainsi, la collecte nette d’assurance vie est repartie en hausse en novembre 2022 (derniers chiffres connus) après un essoufflement durant l’été. Sur les onze premiers mois de 2022, la collecte nette atteint +13,7 milliards d’euros, en retrait de 6,2 milliards d’euros par rapport à celle enregistrée en 2021 sur la même période, mais avec un léger mieux en fin d’année. Une amélioration qui s’explique en partie par des perspectives redevenues plus favorables sur les marchés boursiers.
L’autre produit d’épargne phare, le PER, a lui aussi enregistré une année 2022 de très bonne facture avec, selon les statistiques compilées par France Assureurs, 6,7 milliards d’euros (+37 %) de cotisation supplémentaire, soit un gain de 37% par rapport à la même période de 2021. Les transferts d’anciens produits soutiennent en grande partie cette tendance.
S’il est difficile de s’engager sur l’évolution des encours de ces produits en 2023 un facteur est à surveiller de près : pour la première fois depuis le début des années 1990, les taux de rendement des fonds en euro s’inscrivent en hausse. Au titre de l’année 2022, la moyenne des taux servis s’est située entre 1,8 % et 2 %, selon Les Echos. C’est bien mieux que les 1,3 % proposés en 2021. A mesure que les taux d’intérêt remontent pour les obligations d’état les assureurs peuvent acheter des produits plus rémunérateurs pour leurs portefeuilles, ce qui améliore les rendements servis. Et si les taux actuels restent inférieurs à ceux du Livret A – une première depuis 1982 ! – l’Assurance-Vie pourrait malgré tout continuer à attirer de nouveaux souscripteurs ces prochains mois.