Alors que l’année 2022 a été particulièrement agitée et négative sur les marchés boursiers, les Français sont, sans grande surprise, un peu moins enclins à investir en action. C’est ce que révèle le 6ème baromètre de l’épargne et de l’investissement publié par l’AMF.
Après une nette augmentation en 2021, les intentions d’investir en actions dans les 12 prochains mois diminuent de six points et retombent au niveau de 2019, à 19 %. Ce fléchissement se vérifie surtout chez les plus de 55 ans, plus frileux (12%), mais aussi chez les moins de 25 ans, qui restent toutefois la catégorie d’âge la plus enthousiaste (30 %).
Si ces résultats sont peu étonnants, compte tenu de la forte baisse des actions en 2022, le principal intérêt du baromètre réside dans sa mesure de l’évolution sur le long terme de la perception des actions par les actionnaires individuels. Ainsi, 56% des Français estiment que les investissements en action sont trop risqués, ce qui marque une baisse de 20 points par rapport à 2017 (où ils étaient 76% à le penser).
De même ils ne sont plus que 25% à estimer que les investissements en actions ne rapportent rien, ce qui correspond là aussi à une baisse de 22 points en 5 ans. En revanche, de façon inchangée, 65% des Français continuent toujours d’estimer que les placements en action sont réservés aux gens riches.
Au-delà de s’intéresser aux placements actions, ce baromètre révèle également deux informations intéressantes, allant à contre-courant des idées reçues. Ainsi, seuls 49% des personnes interrogées indiquent avoir connaissance d’arnaques à l’épargne. Une proportion très faible, alors que les arnaques se multiplient depuis la période Covid et que les régulateurs, tout comme les sites d’information, ne cessent pourtant d’en parler. En outre, seulement 15% des sondés indiquent s’être vu proposer des produits de placement durable et responsable par leur conseiller. Un chiffre particulièrement faible quand on songe à la communication intense faite par les réseaux bancaires et autres entreprises financières sur la multiplication de leurs produits d’épargne verte. Là aussi, visiblement, l’information a du mal à arriver aux épargnants finaux…