Chers adhérents, chers lecteurs,
A une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, l’actualité reste dominée par la guerre en Ukraine, sa tragédie humaine (plus de 3 millions de personnes déplacées comptabilisées), et ses répercussions géostratégiques et économiques. Nous revenons sur ces deux évènements, national et international, dans notre lettre d’avril en évoquant les questions économiques et financières, comme les propositions des candidats à l’élection présidentielle en matière de retraite. Les conséquences du boycott économique imposé à la Russie se font durement sentir sur l’économie du pays. Les répercussions de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières sont de plus en plus perceptibles, et se traduisent par une augmentation de l’inflation finale, ramenant la question du pouvoir d’achat au cœur des questions économiques de la campagne présidentielle. La résurgence de la Covid en Asie, notamment en Chine, présage également de nouvelles perturbations des chaînes de production et logistiques. Hausse des prix, volonté de s’affranchir de la dépendance russe, les pays membres de l’UE se sont entendus sur un certain nombre de mesures allant de l’organisation d’achats groupés de gaz, des accords de fournitures en provenance des Etats-Unis et du Moyen Orient, l’assouplissement des règles d’aides publiques nationales, visant à contenir les hausses de prix pour les ménages. Le printemps lance traditionnellement la période de remplissage des stocks de gaz pour l’hiver prochain. A ce jour, les pays membres de l’UE continuent d’être alimentés par les gazoducs de l’Est. Cependant, l’envolée des prix renchérit considérablement les coûts d’approvisionnement, et par voie de conséquence les prix de fourniture pour l’hiver prochain. A court terme, la réduction progressive des achats en provenance de Russie, telle que demandée et étudiée au niveau européen, devra s’accompagner du renforcement des mesures d’économies d’énergie dans tous les secteurs. Par ailleurs, la poursuite du conflit en cette saison des semailles et du fait de l’embargo sur la Russie et l’arrêt quasi complet du trafic maritime de mer Noire, font craindre pour l’alimentation des pays les plus dépendants du blé russe et ukrainien (30% des exportations mondiales), mais également le tournesol, l’orge etc. L’Europe devrait s’engager dans un plan d’aide d’urgence aux pays les plus démunis. L’arrivée du printemps et des beaux jours dont nous avons profité ici, s’il a permis d’éviter de trop puiser dans nos réserves de chauffage, ne suffit pas à lever tous les nuages qui pèsent désormais sur l’activité.
[1] En référence à la pièce de Samuel Beckett (1961), emblématique du mouvement littéraire du « théâtre de l’absurde ».
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