Ce n’est pas un sujet qui concerne directement les épargnants. Mais par son impact possible sur le marché de l’immobilier, il pourrait avoir de fortes conséquences, à terme, sur l’épargne globale des français. La Banque de France a annoncé un relèvement du taux d’usure, à compter de ce vendredi 1er juillet. Le taux d’usure est le taux effectif annuel global auquel les banques ou établissements de crédit peuvent prêter à un particulier. A compter de demain, il sera relevé entre 15 et 20 points de base selon les échéances : pour un prêt immobilier d’une durée de 20 ans ou plus, le taux d’usure va atteindre 2,55% à 2,60% et pour un crédit d’une durée compris entre 10 ans et 20 ans il évoluera entre 2,58% et 2,63%.
Dans l’absolu cette mécanique permet de protéger les ménages contre le surendettement. Mais en l’occurrence, il pourrait menacer l’ensemble du marché immobilier car depuis quelques mois les taux auxquels les banques prêtent aux ménages pour acheter un bien immobilier sont en forte hausse. De 0,80% il y a encore un an, ils s’établissent plutôt à 1,30% aujourd’hui. Beaucoup de courtiers ont alerté ces dernières semaines pour dire que si le taux d’usure n’était pas relevé de manière importante, lui aussi, cela aboutirait à réduire l’écart entre le taux d’usure et le taux bancaire et donc pourrait limiter la distribution de crédits par les banques. Un scénario balayé de la main par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau qui assure ne pas avoir vu « d’exclusion » de ménages hors du crédit immobilier.
Le débat, qui fait rage, n’est cependant pas de nature à rassurer sur l’avenir de l’immobilier, déjà mis à rude épreuve par la hausse des taux.