Une réalité contrastée
En juillet 2018 l’INSEE note déjà, sur longue période, que « L’emploi des seniors est en hausse entre 2007 et 2017, mais avec plus de temps partiel et d’emplois à durée limitée » (1). Le taux d’emploi des 25-49 ans recule de 1,49% (à 80,6% en 2017), alors que celui des 50-64 ans augmente de 8,2% à 61,5%. Mais chez les 60-64 ans, le taux d’emploi n’est que de 29,2%. La DARES (ministères du Travail) dans son tableau de bord de mars 2019 (2) constate qu’entre 2003 et 2017 le taux d’emploi des 55-64 ans progresse d’environ 35%, à 52%. (Contrairement à L’INSEE, il s’agit d’agrégats du BIT). La France est en-deçà de la moyenne de l’Europe des 28 qui est de 57,1%) pour les 55-64 ans. Et pire pour les 60-64 ans : la France est à 29,4%, pour une moyenne à 42,5%.
Distinguer complément de carrière / cumul emploi-retraite
Les salariés en fin de carrière cherchent souvent à rester dans leur emploi et accumuler un nombre suffisant de trimestres. Plus rares sont ceux qui, une fois retraités, souhaitent et parviennent à reprendre une activité. Le COR (Conseil d’Orientation des Retraites), dans les actes de son 15ème Colloque de fin 2017 (3) constate que les pays d’Europe du Nord consacrent davantage de « dépenses actives » aux seniors, alors que la France et l’Allemagne aident surtout les jeunes.
Comment fonctionne le cumul de l’emploi et de la retraite ?
Sauf rare exception (retraite progressive), il faut d’abord cesser toute activité et avoir liquidé ses droits à la retraite (4).
Cumul total
Si la retraite est prise à l’âge légal et à taux plein, dans tous les régimes français, y compris complémentaires et étrangers (le cas échéant), il s’agit du cumul emploi-retraite total. Ou la retraite à taux plein du fait de l’âge (actuellement si liquidée à 67 ans). Le cumul est alors libéralisé, sans restriction, plafond ou diminution de pension.
Cumul partiel
Pour un départ qui n’a pas lieu à la fois à l’âge légal et à taux plein, c’est le cumul emploi-retraite partiel. Pas de réembauche chez le même employeur avant 6 mois. La pension peut être diminuée, si 98,5% de son cumul avec le salaire dépasse 1,6 fois le SMIC ou la moyenne des trois derniers salaires (est retenu le cas favorable au salarié). A défaut, la pension est réduite du montant du dépassement.
Ces « cumulards » sont vus parfois comme privilégiés. Pourtant, ils abondent comme tous aux régimes de retraite par leurs cotisations sur leurs revenus d’activités. Et de manière désintéressée : sauf rares exceptions, aucun droit supplémentaire à la retraite ne leur est accordé.
Au vocable modérément positif de cumul, ils et elles évoquent plutôt leur … reprise d’activité.
(1) https://www.insee.fr/fr/statistiques/3582878
(3) http://www.cor-retraites.fr/article499.html
(4) https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F13243