14 762 milliards d’euros, c’est le montant du patrimoine économique national de la France pour l’année 2017, selon les travaux1 de l’INSEE et de la Banque de France. Cette somme correspond à environ 7,9 fois le produit intérieur net du pays. Durant cette année 2017, le patrimoine net des ménages s’est apprécié de 3,8%, un niveau bien supérieur au niveau d’inflation enregistré et qui trouve son explication dans les effets de valorisation des actifs financiers, de l’immobilier et du foncier.
Le patrimoine net des ménages, c’est-à-dire les actifs financiers et non financiers des ménages auxquels on soustrait les passifs, et qui représente le plus fidèlement la valorisation du patrimoine des ménages, atteint 11 494 milliards d’euros, autrement dit 8,5 fois le revenu disponible des ménages. Ce dernier est principalement (aux deux tiers) tiré par la croissance des actifs non financiers, à savoir l’immobilier. Le patrimoine immobilier des ménages enregistre une hausse de +3,3% en 2017, après une hausse de +2,9% en 2016. Le patrimoine non financier s’établit désormais à 7 679 milliards d’euros, en hausse de +3,5%, une croissance supérieure à la moyenne des dix dernières années, à savoir +2,4% par an entre 2005 et 2015.
En ce qui concerne les actifs financiers, la bonne tenue des marchés financiers a permis aux encours et dépôts d’enregistrer une hausse de 4,6%, après 4,1% déjà en 2016. Les ménages français ont poursuivi leur stratégie d’épargne, en continuant de privilégier une épargne peu risquée. Ainsi les épargnants ont alimenté leurs livrets et épargne réglementée. Ils ont, phénomène récent dont nous parlons régulièrement, poursuivi leur dynamique de dépôt à vue, c’est-à-dire déposé d’importantes liquidités sur leur compte courant. L’assurance-vie, le meilleur produit d’épargne aux yeux des français, affiche +1,4% en 2017 après 2,2% en 2016. La détention d’actions a été encouragée par la conjoncture, elle enregistre une hausse de +8,1% après 4,9%.
Plus d’immobilier, d’épargne, d’actions, etc… Difficile d’y croire dans le contexte de détérioration du climat social que nous connaissons depuis quelques semaines maintenant. Il convient de rappeler que cette étude porte sur l’année 2017, et que le climat de confiance, qui repose sur des éléments psychologiques, peut s’inverser ou s’altérer rapidement. La situation économique n’est pas la même non plus, les effets de valorisation, sur les produits financiers soumis aux évolutions des marchés, peuvent avoir été impactés par la volatilité et le repli survenus en décembre 2018. Mais il convient de relativiser aussitôt, nous venons de le voir, les ménages sont majoritairement protégés par leur choix d’une épargne garantie. Concernant l’immobilier, la tendance est toujours globalement à la hausse, même si elle se caractérise par de fortes disparités dans son intensité, à savoir entre Paris et les grandes agglomérations d’un côté, et les zones rurales de l’autre.