Financement Participatif France (FPF), association qui représente les acteurs de la finance participative, vient de publier un sondage1 consacré à la notoriété et l’image du financement participatif. Selon les résultats de l’enquête, « 70% des Français ont déjà entendu parler de financement participatif », ce qui est un résultat encourageant pour un secteur qui avoisine les dix ans d’existence seulement. A noter toutefois que le résultat tombe à 36% lorsqu’on les interroge en retenant le terme anglais « crowdfunding ». Il existe un véritable effet générationnel sur ce point, le résultat dans la catégorie d’âge des moins de 34 ans est de 46% contre 29% pour les plus de 50 ans. En parallèle, nous relevons un effet géographique voire sociologique, la région Ile-de-France se démarquant du reste du pays 49% contre 36%.
Non seulement les Français connaissent le financement participatif, mais ils semblent également trouver des qualités à ce mode de financement puisque 85% le jugent innovant, 70% accessible, 60% transparent et 50% fiable. En revanche, cette popularité ne se traduit encore que marginalement dans l’action. Ainsi seuls 16% des sondés répondent avoir déjà contribué à un projet de crowdfunding. Le phénomène tend à monter en puissance, car 79% de ces sondés sont passés à l’acte dans les douze derniers mois. Fait intéressant pour la très grande majorité (82%) le financement participatif équivaut à un don et n’est pas considéré comme un investissement. Rappelons que le financement participatif peut également prendre la forme de prêts (crowdlending), une plateforme va mettre en contacts un emprunteur et des prêteurs, mais aussi d’investissement en capital, les personnes deviennent alors des actionnaires.
Dans tous les cas, l’ancrage territorial (proximité) est important et pèse dans la décision pour : 49% des donateurs, 43% des prêteurs et 44% des investisseurs. L’idée de participer à un projet concret, de financer l’économie réelle est mise en avant. A l’inverse, l’aversion à la perte et le manque d’incitations fiscales sont citées comme les principaux freins à ce type d’investissement. Ce n’est pas rien, la garantie du capital étant l’un des principaux critères de placement des épargnants français. Il n’est pas impossible que la loi PACTE remédie en partie à cet obstacle au travers de l’accès à des produits d’investissement tels que l’euro-croissance. Malgré ces freins, le financement participatif a de beaux jours devant lui, selon l’enquête « 38 % des Français pensent participer au financement d’un projet dans les 12 prochains mois ». En parallèle, ils sont 43% à envisager le recours à une plateforme dans le cadre d’un projet à financer.
Le financement participatif séduit par ses valeurs, il est encore jeune, mais son potentiel de croissance est important. Au-delà du simple don, le crowdfunding est appelé à se développer et prendre une place sur le marché combinant le financement direct et le support technologique. Pour cela les plateformes doivent encore grandir, les projets financés doivent gagner en dimension.
1 http://financeparticipative.org/enquete-notoriete-du-financement-participatif-et-profil-des-contributeurs/