L’Astuce

Les placements en ligne en quête de notoriété

par | Déc 19, 2017 | Actualités

Le secteur bancaire et de l’assurance ont pris le train de la révolution digitale en cours. Les grandes banques traditionnelles ont quasiment toutes développé des banques en ligne où le service est totalement dématérialisé. Les assureurs travaillent très majoritairement à l’intégration du multicanal, à la digitalisation, dans leur politique d’offre de produits ainsi que dans leur gestion de la relation client (en direct ou via des partenaires). La souscription d’un contrat en ligne ou l’obtention d’informations sur ses contrats depuis un ordinateur ou un smartphone est de plus en plus accessible. En parallèle, la presse spécialisée présente chaque semaine ou presque une nouvelle fintech ou assurtech1. Des startups qui, en proposant de nouveaux produits ou services cherchent à se faire une place sur le marché et déployer leur solution en misant sur leur avantage et leur agilité technologique.

Mais du côté utilisateurs : où en sommes-nous vraiment de l’assurtech ?

Selon un sondage Deloitte/Wesave présenté récemment, les Français sont pour le moment majoritairement étrangers au phénomène en cours. Ainsi 56% d’entre eux ne connaissent pas du tout les « solutions d’épargne digitale », ils n’en ont « jamais entendu parler ». Si on additionne cette catégorie à celle qui « connaît seulement de nom » et que l’on suppose assez éloignée d’une utilisation le chiffre atteint 84% des épargnants. Les clients patrimoniaux, ceux qui disposent d’au moins 25.000 euros d’actifs financiers et qui sont d’ordinaire plus informés, conseillés et actifs dans la gestion de l’épargne connaissent mieux le sujet (25% contre 17% des épargnants). Les épargnants sont donc au mieux indifférents, au pire ignorant de ces solutions. Même les plus informés d’entre eux restent majoritairement à l’écart de ces usages. Difficile dans ces conditions de tester la pertinence de telle ou telle solution auprès des épargnants.

Une méconnaissance doublée d’une méfiance

Non seulement les épargnants méconnaissent l’épargne digitale, mais encore, ils sont 47% à rejeter l’idée de « placer leur argent sur une épargne digitale » car ils s’estiment insuffisamment informés, 41% se justifient par le « besoin d’un contact humain » et 34% n’ont « pas confiance dans l’acteur ». Pour le moment, les épargnants – toutes catégories confondues – se tournent toujours massivement vers leur conseiller traditionnel : banquier, assureur, etc… pour les questions relatives à leur épargne.

Les start-ups et « Chief Digital Officer » des grands noms ne doivent pas se décourager. Selon le dernier World Insurance Report présenté par CapGemini et réalisé auprès de 8.000 personnes au niveau mondial, 31,4% des sondés déclarent utiliser les Assurtech. L’épargne digitale en est à ses débuts et a sûrement un bel avenir devant elle. Mais à l’image du e-commerce (commerce en ligne) il lui faudra du temps pour se déployer et rentrer dans les usages. Ainsi, les Français ont réalisé 65 milliards d’achats en ligne en 2015, 72 milliards en 2016 et les prévisions pour 2017 avoisinent les 80 milliards d’euros.

Dans le cas de l’épargne, il reste encore à mieux informer le public et très probablement trouver les moyens spécifiques d’assurer un conseil suffisamment personnalisé et de qualité comme de gagner la confiance des utilisateurs sur la sécurité de leurs placements.

1 https://www.cercledesepargnants.com/lassurtech-lassurance-de-demain/

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