Vous avez peut-être entendu ces derniers mois les termes « Assurtech » ou même « Insurtech » (version anglaise). Ces termes font écho à la « Fintech », abréviation de « Financial technology », qui désigne l’innovation digitale dans les services financiers. La Fintech qualifie également par extension les nouvelles entreprises du secteur, les fameuses start-ups qui bouleversent la manière dont travaillent les sociétés financières traditionnelles. Vous l’aurez compris, l’Assurtech représente un phénomène équivalent, dans le secteur de l’assurance.
Comme les banques, les compagnies d’assurances vont devoir faire face à une nouvelle catégorie de jeunes entreprises qui interviennent dans leur domaine d’activité en apportant soit de nouvelles solutions, soit une nouvelle manière de souscrire à des services traditionnels.
À court terme aucune assurtech n’est en mesure de remplacer une entreprise majeure de l’assurance telles que Axa, Allianz ou Generali. Elles ne peuvent subitement proposer une offre aussi riche que les leaders du secteur, dans des marchés aussi variés que l’assurance retraite, la prévoyance, la santé, le crédit emprunteur, l’habitation ou même l’auto, etc… L’essentiel est ailleurs. Les assurtech se focalisent sur une partie de l’activité, sur un marché précis, parfois une niche. Ils misent sur leur spécialité pour prendre des parts de marché, puis s’imposer, en poussant leur avantage technologique. On peut ainsi distinguer plusieurs catégories :
- Premièrement les assurtech qui se positionnent en aval dans le processus de commercialisation d’un produit d’assurance via une nouveauté. Ce sont des courtiers plus que des assureurs. Ils ne contrôlent pas la chaine de production du produit, ce qui nécessite une expertise et des moyens plus importants. Leur offre est donc le plus souvent celle des produits traditionnels, mais le mode de distribution, l’ajout d’outils comparatifs, dans le cadre d’une offre 100% digitale, permettent une réduction du prix de vente et pour le client un accès plus transparent au marché. Leur offre de service modifie ainsi la relation client avec l’assureur.
- Deuxièmement, les start-ups qui interviennent au niveau de l’offre des entreprises d’assurance, notamment en intégrant des solutions digitales dans la gestion d’actifs, les back offices, la gestion clientèle et de plus en plus la sécurité et la protection des données.
Le risque de disruption existe-il ?
Quand on interroge les grands noms de l’assurance sur le caractère disruptif de l’ « Assurtech », il ressort que les dirigeants ont bien saisi et depuis un bon moment l’importance de la digitalisation de leur entreprise. Dans cette nouvelle phase de la digitalisation, la nouveauté réside le plus souvent d’une part dans une nouvelle approche de l’expérience client et de sa fidélisation, et d’autre part dans l’adaptation de leur offre dans un univers réglementaire de plus en plus contraignant qui mobilise pleinement leurs ressources.
Le contexte économique et concurrentiel actuel – baisse des taux d’intérêt désormais proche de zéro – remise à plat des systèmes de santé, de retraite et de prévoyance, sont les défis auxquels ils sont confrontés et pour lesquels les solutions technologiques proposées peuvent apporter un souffle nouveau qu’ils entendent intégrer.