L’Astuce

Le défi de la dépendance

par | Août 16, 2016 | Actualités

Avec le vieillissement de la population, la question de la prise en charge des personnes âgées dépendantes, devient de plus en plus pressante. Nous savons que les Français vivent et vont vivre plus vieux, mais cela ne veut pas dire en bonne santé. Aujourd’hui, on estime en effet à 1,2 million, le nombre de personnes de plus de 60 ans qui sont considérées comme dépendantes en France. En 2040, ce seront 1,8 million de Français qui pourraient être concernés. Ce qui pose les questions de la formation des accompagnants et du développement d’une technologie spécifique qui permettront à ces derniers d’améliorer leur quotidien. Aujourd’hui, une grande partie des dépenses sont prises en charge par la solidarité nationale, dans le cadre de notre protection sociale. C’est donc l’épineuse question de son financement qui se pose à terme, dans un contexte budgétaire toujours aussi tendu.

En 2014, les dépenses consacrées à la dépendance représentent 34,2 milliards d’euros. Ce qui correspond à 1,6% du Produit Intérieur Brut (PIB). Ces dépenses se divisent en trois parts, assez comparables, que sont la santé (12,2 milliards d’euros soit 36%), la prise en charge de la perte d’autonomie (10,5 milliards d’euros soit 31%) et l’hébergement (11,5 milliards soit 34%). Ce montant, évidemment, est amené à croître dans les prochaines années, avec la hausse du nombre de personnes concernées. Il faudra également prendre en compte la hausse du coût lié à l’utilisation de technologies nouvelles, plus performantes, mais plus coûteuses.

L’essentiel de l’effort budgétaire est aujourd’hui fourni par les pouvoirs publics (à partir des prélèvements sociaux bien sûr). Ces derniers, Sécurité sociale, Etat et Collectivités, représentent ainsi 70% du montant total de la dépense. Il reste, tout de même, 30% à la charge des ménages. Ce n’est pas rien. Et surtout, il sera difficile pour l’Etat – in fine pour le contribuable, comme toujours – de maintenir cette proportion, alors que le nombre de dépendants va augmenter de moitié dans les prochaines années.

Ces dernières années, les ministres des budgets et de la santé successifs ont eu à cœur de voter et respecter, dans le cadre des lois de financement de la sécurité sociale, des Objectifs Nationales des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) limités. Ce devrait être le cas également dans les années à venir. Quand on sait que la sécurité sociale représente 45 % de la dépense totale liée à la dépendance, la question de l’augmentation des dépenses futures fait figure de défi budgétaire à relever.

Les dépenses connaissent principalement une augmentation dans le poste de dépenses liées à l’hébergement. Le coût unitaire mesuré d’une personne en établissement, dont le niveau de dépendance est le plus élevé (GIR 1), s’élève à 3 950 euros mensuel. Ce montant s’élève à 2 040 euros mensuel pour une personne à domicile. Ils représentent des sommes difficilement supportables pour les personnes concernées et leurs familles. Surtout lorsqu’on les compare aux 1300 euros de retraite moyenne…

Dans les années qui viennent, il faudra trouver et réaliser des économies d’échelle dans ce secteur. Ceci évidemment ne devra pas se faire au détriment de la qualité des soins et d’accompagnement. Il conviendra d’équiper les domiciles des personnes concernées pour permettre le maintien à domicile. Il faudra former du personnel pour répondre à la demande. Même en tentant de maîtriser les coûts, force est de constater que les ménages ne pourront échapper au financement de la dépendance. L’assurance dépendance peut être une solution. La part des organismes complémentaires est ainsi actuellement en expansion, même si elle reste pour le moment relativement faible. Cette dynamique existe néanmoins, avec 300 millions d’euros de prestations versées en 2014 contre 175 millions en 2010. Elle ne fera que se développer.

 

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