L’Astuce

Une revalorisation des retraites proche de zéro pour 2016 ?

par | Juin 28, 2016 | Actualités

« La revalorisation des pensions au 1er octobre serait nulle », c’est ce que nous apprend la Commission des comptes de la sécurité sociale. Cette dernière, qui a pour mission le suivi des comptes des régimes de sécurité sociale, vient de présenter son rapport sur les comptes de l’année 2015 et ses prévisions pour l’année 2016.

Comment expliquer le gel des retraites ?

La réponse est double : la méthode de calcul de cette dernière, les conditions macroéconomiques. Depuis 1993, et précisément suite à la loi du 22 juillet 1993, la revalorisation annuelle des pensions est faite en fonction de l’indice des prix à la consommation et non plus selon l’évolution générale des salaires. A l’époque, il s’agit déjà d’une réforme des retraites, nous parlons ici de la réforme « Balladur ». C’est cette réforme qui a également porté la durée de cotisation pour la retraite à taux plein à 40 années (contre 37,5), et retenu les 25 meilleures années de salaire (contre 10 auparavant) dans la méthode de calcul de la pension.

La méthode de revalorisation des pensions est donc fonction de l’inflation. Depuis l’année dernière, l’inflation retenue n’est plus celle prévue pour l’année à venir, mais celle constatée sur les douze derniers mois. Sur la période l’inflation serait nulle, par conséquent la revalorisation d’octobre sera nulle, ou quasiment nulle. Pour rappel, en octobre dernier – déjà – l’inflation était faible, et la revalorisation symbolique, quasiment nulle : +0,1 %. A cette époque, les retraités, à travers leurs représentations syndicales, étaient reçus à l’Elysée. Ces dernières souhaitaient une revalorisation des pensions, et rappelaient que les pensions n’avaient pas été revalorisées depuis le 1er avril 2013. En effet, le montant des pensions était alors « gelé ».

Voici une conséquence concrète des bouleversements macroéconomiques que nous vivons. Cette absence d’inflation pèse sur certaines industries, elle touche désormais (directement) les retraités, qui pointent du doigt une érosion de leur niveau de vie. Mais, en ce qui concerne les comptes publics, cette faible inflation prolongée est la bienvenue. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) rappelle qu’entre 2003 et 2060, la baisse des pensions relative représenterait un quart des besoins de financement liés au vieillissement (hypothèse de croissance des revenus d’activité de 1%).

Les ministères concernés se sont félicités par communiqué de presse de l’amélioration des comptes de la sécurité sociale. Tout particulièrement des résultats de la branche vieillesse, nous les citons : « le solde de la branche vieillesse, dont le déficit est quatre fois inférieur à celui de l’année précédente, est désormais très proche de l’équilibre, pour la première fois depuis 2004 ». Voilà une bonne nouvelle ! Des chiffres que les syndicats ne manqueront pas d’utiliser lors de leur prochaine entrevue avec le conseiller social du Président de la République. Affaire à suivre…

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