L’Astuce

Le taux de remplacement diminue au fil des générations

par | Août 18, 2015 | Actualités, Les études

Après les travaux du conseil d’orientation des retraites (COR), la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié une étude (n°0926) dans laquelle elle arrive à la conclusion que le taux de remplacement du salaire par la retraite diminue au fil des générations. Nous nous proposons de restituer les principaux enseignements de cette étude.
De manière générale, le taux de remplacement du salaire par la retraite correspond au rapport entre le montant de la retraite et celui du dernier revenu d’activité perçu. Dans le cas de l’étude, il s’agit plus précisément du rapport entre le montant de la pension nette perçue en décembre 2012 et un salaire net en euros 2012.
Il s’agit là, incontestablement, de l’un des principaux indicateurs (économique) du système de retraite et de son évolution, car c’est le chiffre que chaque salarié, future retraité, a en tête pour organiser ses plans d’investissement à long terme. Et c’est aussi, nous l’avons vu dans les travaux du COR, l’une de ses variables d’ajustement, compte tenu de ses difficultés financières actuelles et à venir. Il permet ainsi de mesurer l’évolution du niveau de vie – et pas encore sa projection dans le temps – ce dernier ayant (malheureusement) tendance à diminuer au fil des générations. Ce que la DREES confirme.
L’un des principaux objectifs de notre système de retraite par répartition étant de garantir un niveau de ressources pour les retraités actuels et futurs, en fonction de la situation actuelle, et future, voilà pourquoi le taux de remplacement est observé périodiquement et attentivement.
Dans le détail de l’étude nous apprenons ainsi que pour les retraités de droit direct de la génération 1946, le taux de remplacement s’élève à 74% pour les hommes et 72,5% pour les femmes.
Une forte dispersion selon le salaire
Ce taux connaît une forte dispersion, 10% des retraités percevant une pension représentant moins de 53,4% de leur salaire net moyen de fin de carrière, et 10% d’entre eux recevant une pension supérieure à 92,5% de ce salaire. La tranche la plus représentative se situe dans un taux de remplacement compris entre 75% et 80% (15% des hommes et 17% des femmes). Ceci expliquant en partie cela, le taux de remplacement diminue au fur et à mesure que le salaire augmente. Ce qui peut s’expliquer principalement par le caractère ascendant des trajectoires salariales (retraite calculée sur les meilleures années de carrière dans le privé ; et primes non prises en compte dans le calcul de la retraite du secteur public).
Une inégalité Hommes-Femmes
Il connaît aussi un écart entre Hommes et Femmes qui se mesure à 1,5 points (0,3 point pour les retraités ayant effectué une carrière complète). Ceci s’explique par le fait que les hommes ont plus souvent une carrière complète que les femmes (83% contre 69%). Cet écart a tendance à diminuer lorsque le salaire de référence augmente (plus le niveau de salaire augmente plus le taux de carrière complète est élevé).
L’écart hommes-femmes a tendance à se réduire au fil des générations, comme le soulignait la Drees dans une étude (n°904) parue en début d’année, en raison d’une amélioration des carrières féminines et de la prise en compte d’ « avantages ».
Une inégalité Public-Privé
Il est à noter que les anciens salariés du privé de la génération 1946 ont un taux de remplacement légèrement plus élevé que les anciens salariés du public (75,2% contre 73,9%), et qu’entre 1936 et 1946 ces taux diminuent de -7,3 points dans le public contre -3,4 points dans le privé.
Une conséquence
Les études et rapports se succèdent, les conclusions sont proches, pour ne pas dire identiques. Sur la base de ces travaux et de leur constat majeur, c’est-à-dire de la baisse continue du taux de remplacement, il devient de plus en plus évident que la baisse du rapport entre revenus de la période d’activité et de la retraite est importante, et semble-t-il croissante. Pour la limiter, deux solutions se présentent :
–          remonter le taux de remplacement, ce qui est peu probable, pour ne pas dire impossible ;
–          développer dès à présent, pendant sa période d’activité, une source de revenus complémentaires en vue de sa retraite. C’est bien sûr ce deuxième chemin qu’il convient d’explorer. C’est d’ailleurs celui que de nombreux Français ont choisi, avec notamment la souscription d’une assurance-vie.
 
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