France Stratégie, organisme créé en 2013 en remplacement de l’ancien Centre d’analyse stratégique vient de publier une note sur l’optimisation des dépenses publiques en France dans laquelle l’efficience des principaux postes de dépenses des administrations publiques est évaluée et comparée avec celle de nos partenaires.
En France comme en zone euro, les dépenses sociales accaparent près des 2/3 des dépenses publiques. En revanche, en France le poids de ces dépenses et plus particulièrement le poids des dépenses de santé, de protection social et d’éducation expliquent plus de 80 % de l’écart qui existe entre les dépenses publiques Françaises et les résultats affichés au niveau européen. Quand 17 pays de l’OCDE ont réduit leurs dépenses d’au moins 3 points de PIB entre 1990 et 2007 la France a pris des orientations politiques différentes.
Dans les faits, la priorité faite à ces problématique dans un contexte ou l’ensemble des pays avancées et une partie des pays émergents doivent faire face au défi du vieillissement peut se justifier si ces surcoûts traduisent une qualité de service supérieure. Pour autant, les indicateurs permettant d’établir des comparaisons entre les Etats en matière d’efficience et de performance des services semblent indiquer que les dépenses élevées consacrées par la France à ces postes ne la placent pas nécessairement en bonne position par rapport à ses partenaires.
Ainsi, en matière de santé, l’Euro Health Consumer Index, considéré comme l’indicateur de performance le plus complet oppose la France à l’Allemagne jugeant le système Français comme plus coûteux mais aussi plus performant que le système Allemand. L’Allemagne ne consacrant que 7 % de son PIB à ce poste contre 8,2 % en France. En revanche la Suède en affichant des performances supérieures à la France quand elle consacre pourtant une part de son PIB équivalente à celle des Allemands démontre qu’on peut faire mieux moins cher.
De la même manière, la France semble plutôt bien placée au regard des critères pris en compte pour évaluer les systèmes de retraite nationaux à savoir le niveau du revenu de remplacement, la réduction de la pauvreté parmi les plus de 65 ans et la réduction des inégalités, en arrivant troisième après le Luxembourg et les Pays-Bas et devant la Suède. Mais là encore une comparaison plus poussée des modèles, met en évidence une situation moins favorable principalement au regard du dernier critère qui situe la France à un niveau proche du Royaume-Uni derrière l’Allemagne et la Suède. Au globale la qualité du modèle français au regard des coûts font de la France, selon les termes même de ce nouvel organisme » le pays le plus éloigné de la frontière d’efficience ».
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