L’Astuce

Les épargnants d'un nouveau monde

par | Fév 28, 2014 | Actualités

Le temps de l’épargnant mettant régulièrement de l’argent de côté et puisant, avec parcimonie, dans sa cagnotte est terminé. Les Français en ont fini avec la sacralisation de leur épargne. Cette évolution est un des enseignements majeurs de la dernière enquête du Cercle des Epargnants réalisée par l’Institut CSA et le CECOP. 57 % des Français ont l’intention, cette année, de toucher à leur épargne contre 37 % en 2010. 35 % veulent mettre de l’argent de côté, 22 % veulent en retirer. Cette évolution est l’expression de la montée des contraintes économiques et sociales. Les Français, angoissés par le chômage, tentent d’augmenter leur épargne de précaution. C’est le cas, en particulier, des jeunes confrontés à deux problèmes, l’insertion dans le monde professionnelle et l’accès au logement. Mais, face aux amputations du pouvoir d’achat, les Français sont également contraints de retirer de l’argent de leur cochonnet pour maintenir leur niveau de vie ou payer les dépenses incompressibles comme les impôts et le logement. Dans cette catégorie se trouvent les retraités ; autrefois épargnants zélés, ils deviennent dépensiers. Ces derniers souhaitent, après la cessation de l’activité professionnelle, modifier le moins possible leur niveau de vie. S’il y a encore 10 ans, l’écart de consommation avec les actifs était de 33 %, il n’était plus, en 2013, que de 20 %. Par ailleurs, les retraités aident de plus en plus financièrement leurs enfants et petits-enfants. Ils sont les premiers responsables de la montée des rachats pour l’assurance-vie. Enfin, si l’épargnant est décomplexé, la technologie n’y est pas pour rien. Avec le digital, en un clic, il est très facile d’épargner et de désépargner. Le temps où il fallait obligatoirement passer à sa banque ou chez son assureur, attendre devant un guichet avant de remplir des papiers est bien loin. Cette révolution des comportements ne remet pas en cause l’appétence des Français pour l’épargne comme en témoigne la stabilité du taux d’épargne autour de 15,7 % mais elle modifie, en profondeur, leur comportement. Face aux contraintes et aux évolutions technologiques, les Français se sont simplement adaptés.

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