Des chercheurs du Centre de recherches sur l’expérience, l’âge et les populations au travail (Créapt) ont publié un rapport sur « l’emploi des seniors : les conditions d’un travail « soutenable ». Ils constatent que malgré une progression constante du niveau d’emploi des seniors, les objectifs du Conseil européen de 2000 pour l’emploi des 55-64 ans à l’horizon 2010 ne sont pas atteint aujourd’hui, et cherchent des pistes afin de créer une dynamique du travail soutenable. En France, le taux d’emploi des 55-64 ans en 2012 est à 44,5%.
Un premier constat concerne l’état de santé général ressenti par les seniors : « les réponses « mauvais » ou « très mauvais » doublent pratiquement entre les tranches d’âge 40-44 ans (20 %) et 55-59 ans (37 %). Il y a de fortes relations entre les conditions de travail et la santé des salariés, et tous les aspects pénibles de la vie au travail peuvent avoir un impact sur la santé, au moins ressentie, des personnes interrogées. Ceci concerne par ailleurs toutes les catégories socio-professionnelles. » La « mauvaise santé » des 50-59 ans, évaluée par eux mêmes (…) apparaît associée entre autres aux postures pénibles, au manque d’entraide avec les collègues, au manque de perspective de carrière (…). Et l’on retrouve ici également le rôle du mauvais ajustement des horaires à la vie hors travail. »
On observe l’augmentation d’une certaine protection des travailleurs entre 55 et 64 ans en Europe, en particulier en ce qui concerne les contraintes de temps et de cadences. La probabilité de travailler à temps partiel est plus élevée après 50 ans, et avoir « des cadences de travail élevées au moins la moitié du temps recule de quinze points entre la tranche d’âge 50-54 ans et celle de plus de 60 ans ». Selon les chercheurs, une amélioration du taux d’emploi des seniors dépend pour beaucoup de l’aménagement des horaires, des carrières et de la réduction des contraintes de rythme et de pénibilité.
Lire l’étude sur le site du CEE