L’Astuce

Débat en Allemagne autour de la retraite anticipée à 63 ans pour les personnes ayant cotisé pendant 45 années

par | Jan 9, 2014 | Actualités

La nouvelle grande coalition envisage d’accorder une retraite anticipée à 63 ans, pour les personnes ayant cotisé durant 45 années. Plus de 80% des Allemands sont pour cette mesure, mais les entreprises quant à elles ont sonné l’alerte craignant une vague de retraite anticipée en Allemagne. En particulier si les règles de calcul des annuités sont généreuses, les années de chômage pouvant éventuellement être aussi incluses. Cette nouvelle mesure pourrait concerner un homme sur deux et une femme sur sept.
Les syndicats patronaux craignent que cette nouvelle loi rende même possible d’arrêter de travailler à 61 ans en acceptant deux années de chômage, puis d’enchaîner avec une retraite à taux plein. Le Directeur des Chambres de Commerce et d’Industrie allemandes souligne aussi le risque plus élevé en cas de nouvelle crise, du recours par les entreprises à une mise en retraite anticipée de ses salariés, au lieu d’utiliser le travail à temps partiel qui avait permis à l’économie allemande de bien se sortir de la crise financière en 2009. Le syndicat des entreprises familiales, très puissantes en Allemagne, souhaite lutter contre cette mesure incitant à « une augmentation du chômage des seniors » et déclare : « Les travailleurs qualifiés particulièrement bien formés sortiront bien trop précocement du marché du travail ».
L’Allemagne du milieu des années 90 avait déjà connu une vague de départ en retraite anticipée, particulièrement dans les grandes entreprises. Des centaines de milliers de salariés de plus de 55 ans ont été mis en retraite, empochant souvent une prime de départ leur permettant de passer à la retraite une fois l’âge légal atteint. Le coût de ces départs anticipés, retraite et chômage inclus, s’élèvent à plus de 7 milliards d’euros par an.
Cette mesure de retraite à 63 ans après 45 années de cotisation est inscrite dans l’accord de coalition entre le SPD et la CDU-CSU, mais reste donc en débat autour de l’inclusion ou non des périodes de chômage. Une affaire à suivre et un débat en miroir de nos préoccupations françaises.
Lire l’article source du Süddeutsche Zeitung

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