L’Astuce

La martingale Lagarde passée au crible

par | Nov 4, 2013 | Non classé

Christine Lagarde, Directrice générale du FMI a trouvé une martingale pour assainir les finances publiques, effectuer un prélèvement exceptionnel de 10 % sur l’épargne des ménages. Calculons quel pourrait être l’impact pour les ménages français d’un retour de la dette publique en-dessous du fameux seuil des 60 % du PIB. En cette fin d’année 2013, la dette publique française représente plus de 92 % du PIB soit l’équivalent de 1910 milliards d’euros. Pour atteindre le seuil de 60 % du PIB, il faudrait rembourser 690 milliards d’euros. Le patrimoine des ménages est évalué à 10 400 milliards d’euros mais il est composé à deux tiers de biens immobiliers. Il serait délicat de demander aux Français de payer une contribution sur ces biens qui sont par nature peu mobilisables. Prenons le parti que c’est l’épargne financière qui serait mise à contribution. Elle s’élève à 3000 milliards d’euros. Il faudrait donc l’amputer de 23 %. Sans nul doute que le Gouvernement en charge de cette basse tâche ne toucherait pas à l’épargne réglementée ce qui augmenterait le prélèvement sur les autres types de placements. Evidemment, un prélèvement effectué d’un coup aurait des incidences sur la valeur des actifs. En effet, les épargnants seraient contraints de se délester d’une partie de leurs actifs. Il en résulterait une baisse de la valeur des titres. En contrepartie, les emprunteurs dont en premier lieu l’Etat, seraient obligés de mieux rémunérer les épargnants en proposant des taux d’intérêt plus élevés d’autant plus que ces derniers ne seraient guère incités à placer de l’argent. Cette augmentation des taux induirait un accroissement du service de la dette ce qui ne pourrait qu’aboutir à une augmentation de la dette publique. Christine Lagarde, consciente des enchainements possibles, a, sans nul doute, voulu souligner qu’en matière d’assainissement des comptes publics, il n’y avait aucun tabou. Elle doit prendre en compte que le FMI est, de plus en plus, financé par les pays émergents qui n’ont pas vocation à éponger toutes les turpitudes des gouvernements européens. Les nouveaux pays riches pourraient à terme demander de disposer de pouvoirs plus importants au sein de l’institution internationale.

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