Les retraités étaient jusqu’à maintenant des épargnants importants. Propriétaires pour 75 % d’entre eux de leur résidence principale, n’ayant plus à charge leurs enfants, ils consommaient, en 2005, un tiers de moins que l’ensemble de la population. Aujourd’hui, ce taux est de 20 %. En revanche, leur effort d’épargne a tendance à diminuer. Cette évolution s’explique par une augmentation de l’espérance de vie en bonne santé des retraités. Ils en profitent pour voyager et se faire plaisir. En outre, depuis trois ans, leur pouvoir d’achat s’érode en raison de la progression des prélèvements et de la moindre revalorisation des pensions. Par ailleurs, les actifs et les jeunes en premier lieu réduisent leur consommation ce qui diminue d’autant l’écart avec les retraités. Néanmoins, les retraités restent les principaux épargnants du pays et concentrent une part non négligeable du patrimoine national. Une telle situation n’a pas échappé aux pouvoirs publics qui entendent chasser certaines niches fiscales dont bénéficient les retraités. Néanmoins, cette chasse a comme limite le fait que le retraité vote et vote massivement ; or les élections municipales se profilent à l’horizon ce qui pourrait calmer les ardeurs de certains. Le problème, c’est qu’il faut trouver une vingtaine de milliards d’euros ; l’allongement de la durée de cotisation n’en fournissant au mieux que 6 milliards d’euros, il faudra beaucoup d’imagination d’ici le mois de septembre pour trouver le solde. Les majorations pour enfant voire la réversion, les entreprises et les retraités seront mis à contribution pour une réforme qui sera suivie par d’autres en 2015 ou 2018…
