Le dernier hors-série de la revue banque s’intéresse au système d’épargne retraite Français qu’il compare aux dispositifs mis en place par nos voisins Britanniques et Allemands.
Dans un article rédigé par le directeur de l’Observatoire de l’épargne européenne (OEE) en collaboration avec une économiste de l’organisation , ils rappellent que nos voisins sont tout aussi concernés que nous par la problématique du financement des retraites futures même s’ils sont régis par des systèmes de retraite différents.
Cet article qui démontre l’importance croissante que doit jouer l’épargne dans le financement des retraites dans un contexte d’allongement de durée de la vie et de vieillissement de la population avec l’arrivée massive des papys-boomers à l’âge de la retraite. L’épargne pouvant à la fois s’articuler autour de ce qui constitue le 3e pilier des systèmes de retraites ( le 1er correspondant à la retraite publique reposant sur un système par répartition et le second correspondant aux prestations fournies par les système de retraite professionnelle) ou à travers à un effort d’épargne individuelle sans préaffectation à l’instar de la détention d’une résidence principale.
Il insiste par ailleurs sur le caractère éphémères des réformes engagées par les pouvoirs publics jusqu’alors. Citant à ce titre l’accord trouvé par les partenaires sociaux français pour retarder l’épuisement des réserves des régimes de retraites complémentaires ou le dispositif mis en place au Royaume-Uni qui impose aux employeurs britaniques d’offrir à l’ensemble de leurs salariés un fonds de pension sur lequel sera versé 3% de leurs salaires, complété d’un abondement public, l’OEE déplore une solution française qui ne fait que fait que repousser l’échéance et qui se traduira à terme par une nécessité de revenir sur la table des négociations et considère que la solution britannique ne règle que partiellement la question puisque 4,5 millions de salariés britanniques seraient exclus du dispositifs.
S’intéressant par ailleurs à l’épargne individuelle des européens, l’OEE rappelle que le capital accumulé par les Européens l’est d’abord sous forme d’immobilier, à travers la possession de leur résidence principale. Toutefois ce placement non liquide par essence présente pour les auteurs l’inconvénient de ne pas permettre aux propriétaires de consommer aux âges élevés. Un écueil qui pourrait être éviter d’après l’OEE par l’intérmédiaire du crédit viager hypothécaire mais ce dispositif introduit en 2005 en Italie ne semble pas avoir fait d’émules. L’OEE cite par ailleurs l’assurance-vie qui représentait fin 2012 environ 38 % du patrimoine financier des ménages et qui est très fréquemment citée par les souscripteurs pour se constituer un complément de revenus à la retraite .
En matière d’épargne individuelle dédiée à la retraite, l’OEE la juge incontournable et rappelle qu’à côté de nos 2 millions de souscripteurs de PERP, ils sont 15 millions en Allemagne à détenir un produit Riester. La route est donc encore longue pour faire de l’épargne retraite individuelle in véritable complément retraite en France. L’OEE explique le succès allemand par l’engagement fort des pouvoirs publics à travers l’ abondement de l’Etat, un soutien à l’effort d’épargne jugé plus rentable que la réduction d’impôt et un dispositif réglementaire favorisant une véritable commercialisation des produits. L’OEE conclue sur les apports d’une véritable politique de soutien à l’épargne retraite à travers la mise en place d’un dispositif équilibre pour faire garantir un complément retraite souple et incitatif fiscalement qui permettrait in fine à l’Etat de réaliser des économies dans un contexte conjoncturel très contraint.
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