La réforme de la dépendance est une parfaite arlésienne. Annoncée depuis près de sept ans, elle est reportée d’année en année faute d’argent et de volonté politique. Annoncée pour la fin de l’année, elle pourrait une nouvelle fois subir un report. Sera-t-elle planifiée avant ou après les élections municipales de 2014 ou après les élections départementales et régionales de 2015 ? Là est la question, sachant que ce sont les Conseils généraux qui supportent une part non négligeable de la dépendance. Malgré un nombre important de rapports, nul ne sait comment résoudre le problème. La création d’une cinquième branche de la sécurité sociale, budgétivore, est de moins en moins avancée. L’instauration d’un système d’assurance privée continue d’apeurer une partie de la classe politique qui néanmoins répète qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses. Faut-il obliger chaque Français à souscrire une assurance dépendance et à partir de quel âge ? Faut-il instituer un financement individuel ou par l’intermédiaire des entreprises ? Faut-il aider les revenus modestes à accéder à cette assurance ou faut-il réserver l’Allocation pour Perte d’Autonomie aux seuls revenus modestes ? Faut-il effectuer des saisies sur patrimoine pour rembourser les dépenses liées à la dépendance et supportées par la collectivité ? A ces multiples questions, il n’y a pas, pour le moment, de réelles réponses. Pourtant d’ici 2020, il faudra trouver entre 3 à 5 milliards d’euros dont un milliard d’euros au titre de l’APA. Compte tenu des frais d’hébergement, le reste à charge pour les familles peut atteindre assez rapidement 2000 euros (voire plus dans les grandes agglomérations), soit plus que le montant moyen des pensions qui est de 1256 euros…