L’Astuce

Comment en finir avec le dopage ?

par | Juil 2, 2013 | Non classé

Depuis la crise financière, voire avant, l’économie mondiale dépend des politiques monétaires non conventionnelles mises en oeuvre par les grandes banques centrales dont la FED, la Banque d’Angleterre ou plus récemment par la banque centrale du Japon. Ces politiques reposent sur l’injection de liquidités afin d’éviter tout blocage du crédit interbancaire et plus globalement pour relancer l’économie. Elles se sont substituées aux politiques de soutien budgétaire devenues impossibles en raison du niveau élevé de l’endettement public. La BCE a, également, sans le crier trop fort du fait des réticences allemandes, eu recours à des pratiques non orthodoxes. De la sorte, les banques centrales ont certainement pu empêcher, tant en 2009 à l’échelle mondiale qu’en 2012 au niveau européen, l’instauration d’une spirale déflationniste de grande ampleur. La question est, aujourd’hui, de savoir comment les banquiers centraux et les responsables politiques pourront sortir de ce dopage monétaire. Aux Etats-Unis, la simple énonciation de la fin progressive du « quantitative easing » a provoqué la chute de la bourse et une légère remontée des taux d’intérêt. La fin de l’injection automatique de liquidités pourrait provoquer des tensions pour le financement des dettes publiques. En effet, les banques centrales cesseraient d’acquérir une partie non négligeable des titres publics. En outre, l’assèchement des liquidités pourrait peser sur les capacités d’investissement des acteurs dans un monde très réfractaire aux risques. De ce fait, plusieurs voix se font entendre en faveur de la poursuite voire de l’augmentation des pratiques monétaires non conventionnelles. Le Japon avec « l’abeconomics » semble faire quelques émules au sein même du Gouvernement. Néanmoins, la croissance exponentielle de la base monétaire peut induire, à terme, une inflation non contrôlée et favoriser l’émergence de bulles spéculatives. La sortie du dopage monétaire suppose donc que les économies occidentales retrouvent un chemin vertueux de développement reposant sur des gains réels de productivité et donc sur des innovations structurantes.

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