Après l’immobilier dont les cours ont doublé en dix ans en France, est-ce le tour du marché des actions d’être confronté à un phénomène de bulle spéculative ? Les bourses ont, en effet, battu, au mois de mai, de nombreux records. Certes, Paris reste encore loin de ses niveaux historiques de 2007 ou de 2000. Il n’en demeure pas moins que certains jugent cette appréciation excessive et que d’autres la considèrent inconvenante. Du fait des importants déséquilibres commerciaux et des interventions massives des banques centrales, les liquidités disponibles, au niveau mondial, atteignent des sommets. Or, l’investisseur est de plus en plus contraint dans ses choix d’actifs. Entre les Etats qui ne sont plus solvables et ceux dont les obligations ne rapportent rien ou presque, l’investisseur est à la recherche de placements relativement sûrs et rémunérateurs. Les grandes entreprises qui interviennent sur plusieurs continents et qui sont bien gérées sont, de ce fait, recherchées. Par ailleurs, après des années boursières difficiles en 2009 et en 2011, des marges d’augmentation existent. Le marché n’en demeure pas moins instable compte tenu des liquidités disponibles, du nombre croissant d’acteurs interdépendants et du fait des importantes incertitudes économiques, en Europe mais aussi en Chine ou aux Etats-Unis avec la menace du cliff fiscal. Le dynamisme retrouvé de la bourse intervient au moment où les entreprises en raison de la raréfaction des crédits distribués par les banques sont dans l’obligation de trouver de nouvelles sources de financement et d’aller davantage sur les marchés financiers. De ce fait, afin d’éviter de manquer le rendez-vous, le Gouvernement ferait bien d’accélérer le rythme des réformes afin de mieux orienter l’épargne des Français vers les actions que ce soit à travers le contrat d’assurance-vie « euro-croissance » ou le PEAPME. En effet, il ne faudrait pas qu’une fois de plus les épargnants français investissent sur les actions à contretemps. Au moment où le Livret A ne rapporte plus que 1,75 %, taux qui pourrait encore baisser en août, il n’est pas inintéressant de souligner que les entreprises du CAC 40 ont distribué, en 2012, 36,5 milliards d’euros de dividendes.