La France détient, avec la Hongrie, un record en matière de financement de retraite, celui du poids des régimes obligatoires par répartition qui représente plus de 85 % des revenus des retraités. Mais, nous savons tous que dans les prochaines années, la règle sera de cotiser plus et plus longtemps pour des pensions plus faibles. Face à cette évolution opérée de manière plus ou moins implicite, les pouvoirs publics rejettent l’idée d’un développement de la capitalisation. C’est bien connu, la retraite ne peut pas être l’otage des marchés financiers et des fonds de pension. Ces derniers, les Méphistophélès de l’économie moderne, n’ont comme objectif que la liquidation de la retraite par répartition. Chez nos partenaires, ces fantasmes n’ont pas cours. L’épargne retraite assure, en moyenne, 30 % des revenus des retraités. Elle est un moteur clef du financement des entreprises. En Allemagne, c’est sous le Gouvernement de Gerhard Schröder qu’un étage collectif et un étage individuel furent généralisés dans le cadre du plan Riester avec à la clef des incitations ouvertes à tous les salariés. La Cour des Comptes française a souligné que la France devrait s’inspirer cette méthode pour moderniser son système d’épargne retraite qui est, aujourd’hui, complexe. Les dispositifs en vigueur ne correspondent plus aux attentes des actifs retraités. En outre, dans le cadre de la réorientation de l’épargne vers les entreprises souhaitée par le gouvernement, il aurait été utile de mettre en avant la capitalisation. Toutes les études réalisées ont démontré que les Français sont favorables à un système mixte avec prédominance de la répartition.