L’Etat n’ayant plus les moyens de sa politique est tenté d’orienter l’épargne en fonction des objectifs qu’il fixe. Ainsi, l’assurance-vie devrait financer plus fortement le logement. L’idée du Gouvernement serait de jouer au maximum sur une dizaine de milliards d’euros. Les avantages fiscaux pourraient être réservés aux produits prévoyant une poche immobilier. Il faut savoir que les fonds euros intègrent déjà une composante immobilier, essentiellement composée d’immobilier de bureaux. Si les assureurs sont sortis de l’immobilier de logements ces dernières années, c’est en raison de la réglementation avec la menace des réquisitions et des faibles rendements. Obliger les assureurs et donc les épargnants à affecter une part supplémentaire de ressources au logement peut peser sur les rendements.
Cette mesure peut avoir un contre-effet en maintenant les prix élevés voire en favorisant la hausse de l’immobilier. Les dispositifs fiscaux ont eu de nombreux effets pervers dans l’immobilier. La France est le pays qui construit le plus de logements sociaux en Europe et qui figure parmi les pays ayant un nombre de nouvelles constructions élevé sans pour autant que les prix baissent. Il y a une fuite en avant face à un marché spéculatif. Aujourd’hui, une part croissante de notre richesse est accaparée par l’immobilier au détriment des autres activités économiques or, le bâtiment est peu créateur de valeur ajoutée et de croissance.
