Dans le dernier numéro de la revue « Cadrage », la Caisse nationale d’assurance vieillesse s’intéresse au projections démographiques réalisées par l’INSEE et à leur incidence sur le régime de retraite par répartition des salariés. Les projections de l’INSEE s’intéressant tout à la fois aux taux de fécondité et à l’espérance de vie des retraités; cette étude de la CNAV s’attarde sur les impacts possibles d’une baisse de la mortalité aux grands âges et d’une fécondité supérieure, soit le scénario central mis en avant par les experts de l’Insee.
De fait, les projections réalisées pour la période 2007 – 2060 de l’INSEE (en lieu et place de la projection 2005 -2050) font progressé le taux de fécondité des femmes de 0,05 point, passant ainsi de 1,9 enfant par femme à 1,95. Au titre de la mortalité aux grands âges, les nouvelles projections feraient progresser l’espérance de vie à la naisse en 2050 de 6 mois pour les hommes et de un an pour les femmes.
Ces deux évolutions révélées par la dernière projection de l’INSEE impactent de manière différencié la population des retraités. Le recul de la mortalité conduit à une progression du nombre de retraités, évaluée à 100 000 de plus que l’ancienne projection d’ici 2023 puis 300 000 en 2036 et enfin 570 000 en 2050 soit un total de 22,3 millions de retraités à terme. Ainsi, les plus de 65 ans, selon ces nouvelles projections constitueraient un quart de la population française contre 17% aujourd’hui. La hausse de la fécondité de fait, limitée, impactera dans une moindre mesure la population des retraités. Elle permettra en revanche aux mères concernées de bénéficier de départs plus précoce du fait des majorations de durée d’assurance. Toutefois, la progression de la fécondité des femmes s’accompagnant de grossesses plus tardives et d’une raréfaction des familles nombreuses les bénéficiaires du dispositifs ne seraient qu’en légère progression ( + 4000 en 2050).
Effet des nouvelles hypothèses démographiques sur la population de retraités
La progression de l’espérance de vie jouera par ailleurs naturellement sur la passe des pensions alloués du fait de la croissance du nombre de retraités. Cette évolution est estimé à + 1 milliard d’euros en 2028 puis un second milliard en 2037, pour finir par atteindre 4,1 milliards en 2050. L’effet de la fécondité pèse à hauteur de 1,8 % sur l’augmentation des masses de pensions.
La fécondité enfin, intervient sur le nombre de cotisants. L’augmentation de la population au regarde de sa participation au système de retraite via ses cotisations permet de relativiser la hausse de s masses de pensions. D’après les derniers chiffres de l’INSEE, 800 000 cotisants supplémentaires seraient dénombrés, parmi lesquels 765 000 résulterait du seul fécondité.