L’Astuce

Etude DREES : Montant des pensions de retraite et taux de remplacement

par | Nov 22, 2012 | Actualités

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques vient de publier un dossier sur les retraites et le montant des pensions analysés à travers 3 articles distincts, l’un consacré aux écarts de niveaux de pension de retraite entre génération, le second au aux salaires et parcours de 50 ans jusqu’à la fin de carrière et le dernier dédié au taux de remplacement pour la génération 1942, aujourd’hui à la retraite.

Rappelant, en avant propos, que les pensions de retraite augmente tous les ans en raison de la revalorisation des pensions liquidées, l’étude rappelle que l’évolution des pensions est également sensible à d’autres facteurs liés au renouvellement de  la population des retraités.  A travers une étude minutieuse des pensions allouées aux générations entre 1920 et 1942,  les chercheurs tentent d’expliquer la hausse des pensions  constatée aussi bien chez les hommes que chez les femmes  à travers  cet « effet composition » également qualifié d' »effet de noria ».

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Il semblerait que la croissance des pensions et des retraites pleines au fil des générations précitées soient d’abord liées à la diminution progressive de l’emploi non-salarié (agricole et non agricole) au profit de l’emploi salarié dont le montant des pensions est généralement plus élevé notamment en raison des contributions plus importantes aux régimes complémentaires.  Au sein de la population salariée, la hausse des qualifications et  la généralisation des complémentaires  au cours des 1970 ont également participé à cette évolution.

L’étude revient  par ailleurs sur les causes de la croissance rapide de la pension moyenne versée aux femmes. En cause, l’allongement des durées validées par les femmes, la hausse d’activité féminine et enfin la mise en place de l’assurance vieillesse des parents au foyers (AVPF),  dispositif de validation de trimestres au titre de la maternité et de l’éducation d’enfants.

Rappelant que le taux de remplacement qui vise à mesurer à quelle hauteur les différentes pensions de retraite couvrent la rémunération d’activité de fin de carrière,  les chercheurs de la DREES ont mis en exergue les critères favorables à l’obtention d’un taux de remplacement élevé.  Le système de retraite par répartition français, compte tenu de ses propriétés redistributives profite d’abord aux bas salaires. Les règles de calcul des pensions et plus particulièrement la prise en compte des 25 meilleurs années pour expliquent cet écart. De fait le taux de remplacement est plus favorable aux employés et ouvriers du secteur privé qu’aux  professions intermédiaire ou aux cadres.  Dans le secteur public, le calcul des pensions ne prenant pas en compte les primes le taux de remplacement est davantage sensible à la part que prenne les primes dans revenu distribué. Ainsi le taux de remplacement peut être nettement plus élevé quand le taux de primes est faibles.

Par ailleurs,  à tranche de salaire de fin de carrière égale, le taux de remplacement varie fortement selon que le retraité à eu une carrière complète ou non, l’écart pouvant être de l’ordre de 19%.  Dans le même ordre d’idée, le taux de remplacement diffèrent selon les parcours de fin de carrière. Les actifs qui n’ont pas connu un passage direct de l’emploi salarié à la retraite sont en effet pénalisés par rapport aux autres. Du fait que la carrière dans le secteur public est moins soumise à des aléas de fin de carrières, les salariés du public sont de fait moins concerné par cette problématique (23 % dans le public contre deux tiers des retraité dans le privé).

A l’instar du rôle important joué par les complémentaires dans l’évolution du niveau des pensions, les pensions versées par les complémentaires, en permettant de cotiser au-delà du plafond de la sécurité sociale, augmentent avec les salaires pour les tranches de salaire moyens et élevés. De ce fait, elle atténue  la décroissance du taux de remplacement calculé sur la pension de bases constatée quand les salaires de fin de carrière augmentent.

Enfin, l’étude revient sur l’effet générationnel dans le calcul du taux de remplacement. Outre un rapprochement des taux de remplacement médians des secteurs publics et privés, les chercheurs constatent une relative neutralisation de la réforme de 1993 du fait de la progression des durées validées pour la retraite et de la montée en puissance des complémentaires pour les générations née entre 1934 et 1942. Toutefois ils semblent plus prudent voire pessimiste pour les génération suivantes qui seront directement concernées par les réformes de 2003 et 2010 et directement impactées par les baisses de rendement du point des régimes complémentaires (notamment l’AGIRC) intervenues depuis le milieu des année 1990.

 

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Consulter le dossier de la DREES

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