L’Astuce

INSEE – Disparités d'épargne et de patrimoine entre les ménages

par | Juin 21, 2012 | Actualités

Pour la première fois, l’INSEE mesure les disparités de patrimoine et d’épargne entre les ménages suite aux recommandations du rapport Stiglitz.
Ces disparités s’expliquent par l’âge, le niveau de vie, la profession, la composition familiale et l’effet de génération.
L’âge
Il est l’un des déterminants les plus discriminants : les ménages dont la personne de référence est âgée de 60 ou plus disposent d’un patrimoine moyen dix fois plus important que celui d’un ménage âgé de moins de 30 ans.
A 30 ans, une personne commence seulement à se constituer un patrimoine en investissant dans un logement et en épargnant une partie de son revenu. Au départ à la retraite, à 60 ans, le patrimoine, stock résultant de l’accumulation de flux d’épargne, est forcément plus important.
Le montant de patrimoine est maximal entre 60 et 69 ans, avant de décroître.
Ce constat a donnée lieu à « la théorie du cycle de vie ».
La composition du patrimoine varie également selon l’âge.
Concernant les actifs, les plus jeunes privilégient des placements pouvant être facilement mobilisables (pour l’acquisition d’un logement par exemple), alors que les personnes de 60 et plus se tournent plus vers l’assurance-vie, les actions, …
On constate cette même variabilité s’agissant des passifs. Chez les 30-60, les prêts immobiliers représentent la majorité des passifs, alors que l’endettement des personnes de moins de 30 ans et de plus de 60 ans est lié à la consommation.
Les catégories socioprofessionnelles
Une disparité entre les catégories est visible concernant :
La part de la masse totale du patrimoine : les agriculteurs, chefs d’entreprises et professions libérales détiennent 30% de l’ensemble du patrimoine
la composition du patrimoine : la part des actifs professionnels n’est que marginale pour les ménages non indépendants
la composition du portefeuille : les chefs d’entreprises et professions libérales, cadres, les retraités et les professions intermédiaires se distinguent par une forte proportion d’actions cotées et d’OPCVM, alors que les employés et ouvriers se tournent vers des livrets
Le niveau de vie
20% des ménages les plus aisés, caractérisés par une forte proportion des actifs financiers, détiennent la moitié du patrimoine. Outre le comportement d’épargne et les revenus disponibles de ces ménages les plus aisés, les héritages renforcent l’écart avec les autres ménages.
La composition familiale
Le volume et la composition du patrimoine varie selon la situation familiale
Tout d’abord, les couples sans enfants détiennent, en moyenne, un patrimoine plus grand que les couples sans enfants. En effet, les couples sans enfants sont souvent composés de personnes jeunes ou de plus de 60 ans, or ce sont ces dernières qui possèdent un patrimoine élevé.
Ensuite, les couples avec enfants sont plus fortement endetté, surtout ceux en ayant plus d’un. Ces derniers, plutôt jeunes, sont souvent en cours d’acquisition d’un logement.
Enfin, le montant des passifs est plus faible chez les familles monoparentales. Cela s’explique par la difficulté de contracter un prêt pour une personne seule.
L’effet de génération
Au début des années 2000, les personnes de 65 et plus avait été actives pendant la période des Trente Glorieuse. Cette période faste leur a permis d’épargner plus fortement que les générations ayant dû faire face aux chocs pétroliers et à la montée du chômage élevé qui leur ont succédé.
Consulter l’intégralité du dossier de l’INSEE, « les disparités entre ménages dans les comptes nationaux : de l’épargne au patrimoine ».

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