La France et le Royaume-Uni, comme la majorité des Etats européens, sont confrontés au vieillissement de leur population, qui s’explique notamment par l’augmentation de l’espérance de vie et l’arrivée des baby-boomers à l’âge de la retraite.
De nos jours, la catégorie des 65 ans et plus représente environ 15% de la population et exprime son désir d’autonomie en restant à leur domicile.
La vieillesse a une dimension médicale en France (synonyme de dépendance et de diminution physique) et individuelle au Royaume – Uni (synonyme de rupture d’activité et de relations sociales). Au-delà de cette divergence, tous deux s’accordent sur l’importance de « bien vieillir ».
« Bien vieillir [chez soi] » suppose la mise en place de politiques dans le secteur du logement, longtemps délaissé par les pouvoirs publics, pour répondre à des besoins qualitatifs et quantitatifs.
D’une part, le logement doit présenter une certaine adaptabilité (largeur des couloirs, agencement des meubles, …) et être décent (« decent home »).
Cela représente un défi architectural et technologique, mais aussi un coût. L’engagement de travaux se fait donc plus facilement lorsque le résident est propriétaire. En effet, dans le cas d’une location, ces frais concernent le locataire et le propriétaire-bailleur se posant la question de la rentabilité.
D’autre part, le logement doit permettre aux personnes âgées de rester intégrées à la société en maintenant des relations sociales et une activité. Son environnement est donc essentiel : proximité de commerces, cœur de quartier, …
Pour ce faire, la France met l’accent sur les améliorations des aides collectives au niveau de l’Etat et des collectivités territoriales et multiplie les organismes d’aide financière ; tandis que le Royaume-Uni insiste sur la capacité d’autofinancement des projets d’amélioration à travers la valorisation du patrimoine (consécutive de l’augmentation de la valeur du logement) et propose deux sources d’aide financière dans le cadre des autorités locales : « Disabled Facilites Grant » (en cas de perte d’autonomie) et « Regulatory Reform Order (pour l’amélioration de l’habitat).
Le Royaume – Uni a véritablement intégré la vieillesse dans le secteur de l’habitat et du logement, contrairement à la France où le respect des critères environnementaux lui fait concurrence.
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