Selon Eurostats, la France possède après l’Autriche du meilleur taux de remplacement agrégé. Cet indicateur au nom barbare correspond au ratio du revenu brut médian des pensions pour la tranche 65/74 ans et du salaire brut médian des personnes 50/59 ans. Le salaire médian est le salaire tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l’autre moitié gagne plus. Il se différencie du salaire moyen qui est la moyenne de l’ensemble des salaires de la population considérée.
Ces définitions posées, la France a un taux de remplacement agrégé de 0,66 contre 0,68 pour l’Autriche. Le taux de l’Union européenne à 27 est de 0,49. Le taux allemand est de 0,44, celui du Royaume-Uni est à 0,41.
Le bon taux français s’explique par les modalités de calcul des pensions qui favorisent les pensions des salariés à revenus modestes ou moyens. En outre, en prenant les revenus bruts déchargés, la France sort plutôt en tête de classement. Au-delà des chiffres, ce qui est intéressant c’est de constater que le taux de remplacement est passé en France de 0,55 à 0,66 en 4 ans. Cette augmentation s’explique par l’arrivée à la retraite de personnes ayant cotisé suffisamment pour avoir une retraite à taux plein et le fait que les salaires stagnent depuis plusieurs années. L’amélioration est donc imputable à un effet de ciseau et non à une amélioration réelle.