La France, avec son âge légal de départ à la retraite à 60 ans, reste une exception au sein de l’OCDE. Nos partenaires ont, en moyenne, ces dernières années, reculé cet âge à 65 ans. Certains ont déjà prévu de le reculer à 67 voire 69 ans. Face au symbole des 60 ans, l’idée de contourner le problème fait son chemin au sein du gouvernement. Déjà, en allongeant la durée de cotisation à 41 puis à 42 ans, la possibilité de partir à 60 ans deviendra de plus en plus coûteuse compte tenu de l’entrée tardive sur le marché du travail, la moyenne se situe désormais à 22 ans. Par ailleurs, en travaillant sur une réforme systémique du système de retraite à travers la migration de notre régime à prestations définies en système par points intégrant des comptes notionnels, le débat des 60 ans pourrait être effacé. Le départ à 60 ans serait toujours possible mais financièrement pénalisant pour les éventuels candidats. En effet, pour le calcul de leur pension, il serait pris en compte le nombre de points accumulés et leur espérance de vie au moment de leur cessation d’activité.
Cette voie permettrait de surmonter l’hostilité syndicale. Bernard Thibault a rappelé à l’occasion du Congrès de la CGT qu’il s’opposerait à toute réforme remettant en cause la barre des 60 ans. Pour obtenir l’appui des syndicats, le gouvernement devra lâcher du lest et ce sera sans nul doute sur la question de la pénibilité ; or le système à points avec comptes notionnels permet une plus facile prise en compte de cette fameuse pénibilité soit à travers l’octroi de points, soit à travers le coefficient de conversion lié à l’espérance de vie.