Selon le journal gratuit « Economie Matin », les Franaçis considèrent dans leur majorité que le système français de retraite est mort ; ils se prononcent aussi pour l’alignement des régimes spéciaux sur le regime général. Ils sont 45 % à opter pour la capitalisation car le régime actuel ne serait pas sauvable. Selon les études publiées, il manquerait 112 milliards d’euros pour financer les régimes obligatoires en 2050 et encore il faudrait que le taux de chômage descende à 4,5 %.
Pourquoi le système français est mort ?
La France pourrait compter 21,5 millions de retraités en 2050, contre 12,3 aujourd’hui, des chiffres qui tiennent au COR, le Conseil d’orientation des retraites (structure d’expertise parlementaire). Car leur nombre dépasserait alors celui des actifs. Et c’est tout le système de solidarité de la retraite à la française qui ne fonctionne plus (les actifs paient aujourd’hui les pensions de leurs aînés). Car les dépenses de retraite, estimées à 200 milliards d’euros en 2003 (12,8 % du PIB), grimperaient à 570 milliards d’euros (16 %) en 2050 ! Les cotisations ne suffiront pas : malgré les réformes de 1993 et 2003, il devrait manquer environ 112 milliards d’euros pour financer les régimes obligatoires du secteur privé en 2050. Et encore, ces chiffrages s’établissent-ils dans l’hypothèse favorable d’une diminution du taux de chômage à 4,5 % à partir de 2015… Même inquiétude pour les régimes des fonctionnaires : la charge des retraites des agents de l’État et des collectivités locales devrait croître très fortement pour atteindre 1,71 point de PIB en 2050, selon la Commission de la dette (Rapport Pébereau). Solutions ? Baisse des pensions, hausse des cotisations ou… allongement de la durée d’activité. Des pistes abordées par les réformes des retraites de 1993 et 2003. L’âge légal de départ n’est que de 60 ans en France, contre 65 ans dans la plupart des pays européens. La France risque donc de devoir mettre un terme aux retraites précoces. D’ici là, pour sauvegarder leur future pension de retraite, les actifs – surtout seniors – optent pour le rachat de trimestres de cotisation (lire Économie Matin n° 74, page 5) ou pour la capitalisation individuelle (investissements immobiliers, plans d’épargne, assurance-vie…)
Laure Japiot