L’INSEE a réalisé une étude sur l’évolution de la population active d’ici 2050.
La population active française se stabilisera autour de 2015, date à laquelle il n’y aurait plus que 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans, contre 2,2 en 2005, selon les projections à l’horizon 2050 publiées mardi par l’Insee.
« Entre 2015 et 2050, la population active se maintiendrait entre 28,2 et 28,5 millions de personnes », prévoit l’Insee qui rappelle que celle-ci comptait en moyenne 27,6 millions de personnes en 2005, soit 24,9 millions de personnes ayant un emploi et 2,7 millions de chômeurs.
« En dix ans, la population active a augmenté de 1,8 million de personnes », ajoute l’Insee qui estime qu’elle devrait augmenter au même rythme que ces dernières années jusqu’en 2007.
Sa croissance se réduirait ensuite progressivement jusqu’en 2015, date à laquelle elle compterait 700.000 personnes supplémentaires.
La stabilisation de la population active entre 2015 et 2050 irait de pair avec une augmentation de sa moyenne d’âge et une dégradation du ratio de dépendance, qui rapporte le nombre des inactifs de 60 ans et plus au nombre des actifs.
« Alors qu’il y avait 2,2 actifs pour un inactif de 60 ans ou plus en 2005, on en compterait 1,4 en 2050 », prévoit l’Insee.
UNE VIE ACTIVE PROLONGEE D’UN A DEUX ANS EN 2050
« La moyenne d’âge de la population active continuerait aussi à s’élever du fait d’une activité plus forte des seniors et de l’arrivée des générations nombreuses dans ces tranches d’âge » souligne l’Insee.
La part des 55 ans ou plus augmenterait de 11,3% en 2005 à 14,8% en 2050 alors que celle des 25-54 ans chuterait de 79,1% à 75,9%. Celle des moins de 25 ans resterait stable à 9,3%.
« L’activité des 60-64 ans qui diminuait depuis plus de 30 ans devrait remonter sous l’effet combiné des réformes des retraites et de l’allongement de la durée des études », précise l’Insee.
« A l’horizon 2050, les seniors resteraient en activité entre un et deux ans de plus. Le taux d’activité des plus de 60 ans retrouverait progressivement son niveau du début des années 80 pour les hommes et du début des années 70 pour les femmes », anticipe l’Insee.
Ces prévisions sont fondées sur le prolongement des tendances démographiques en vigueur avec notamment un apport migratoire annuel de 100.000 personnes, une fécondité de 1,9 enfant par femme et une baisse de la mortalité au même rythme moyen qu’au cours des quinze dernières années.
L’estimation de la population active à l’horizon 2050 pourrait varier d’un million et demi de personnes en plus ou en moins si d’autres hypothèses étaient retenues pour les paramètres de l’immigration et de la fécondité.
« Un apport migratoire de 150.000 personnes par an conduirait à 700.000 actifs de plus en 2030 et 1,5 million en 2050. Un apport migratoire de 50.000 personnes par an conduirait à un constat symétrique à la baisse », prévient l’Insee.
Un fécondité plus forte de 2,1 enfant par femme (correspondant au seuil de renouvellement des générations) ou au contraire plus faible (1,7 enfant par femme) aurait les mêmes conséquences.
« Mais, dans tous les scénarios envisagés, on compterait entre 1,3 et 1,4 actif pour un inactif de 60 ans ou plus en 2050 », relève l’Insee.