- Michel Godet
Michel Godet, économiste au CNAM, a remis jeudi 8 juin au Premier Ministre un rapport sur les conséquences du vieillissement démographique en France. Il dresse un constat simple. La part des plus des 60 ans dans la population française qui était de 18 % en 1975 passera à 31 % en 2030. Sur la même période, les jeunes de moins de 20 ans passeront de 32 à 21 %. Michel Godet a élaboré trois scénarios de prospective à l’horizon 2030.
Le premier est la poursuite de la tendance actuelle sans inflexion significative. La France comptera en 2030 66 millions d’habitants et se caractérisera par une faible croissance et des rapports entre générations de plus en plus difficiles. Le scénario 2, dit rose prévoit une légère amélioration de la situation démographique avec une population de 70 millions d’habitants. Le scénario 3 dit noir est construit sur la base d’une population de 59 millions d’habitants. Michel Godet considère que l’âge de la dépendance dans tousles scénarios s’élèvera ; il passera de 78,5 à 84,5 ans de 2000 à 2040 pour les hommes. En revanche, la dépendance devrait provoquer une explosion des coûts sociaux. Il estime à 180 000 postes dans les établissements spécialisés qui seront à créer dans les trente prochaines années. les dépenses liées à la dépendance devraient plus que doubler pour atteindre au sens strict du terme 7 milliards d’euros. Le vieillissement de la population devrait entrainer l’essor des emplois de proximité, plus de 500 000 emplois à créer. Par ailleurs, ce vieillissement modifie la répartition de la population sur le territoire. Les retraités fuient le nord et optent pour les cotes ou pour les zones rurales dans les Alpes, la Provence ou le Sud Ouest. Cette migration entraine le développement de zones résidentielles en milieu rural et obblige de petites communes de mettre en place des services adaptés à une population aisée. En moyenne, selon une étude américaine, l’arrivée d’un retraité crée 0,2 à 0,7 emploi dans sa commune d’accueil.
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