Dans son édition du 29/30 janvier, un article de Dominique Galllois mentionne l’étude réalisée par le Cercle des Epargnants sur le PERP. Cet article analyse les résultats en demi-teinte du PERP en 2005, avec 400 000 nouveaux plans. Il souligne que les souscripteurs sont plus jeunes et moins fortunés qu’attendus. Dominique Gallois évoque l’éventualité d’une mpdification du PERP avec l’introduction d’une sortie en capital.
LE MONDE | 28.01.06 |
n an et demi après son lancement, le plan d’épargne-retraite populaire (PERP) ne rencontre pas le succès escompté. Alors que les assureurs tablaient sur 1 milliard d’euros de collecte annuelle pour ce produit lancé en avril 2004, le montant n’a été que de 840 millions d’euros en 2005. Quelque 400 000 personnes ont souscrit ce contrat l’an dernier, portant leur nombre à 1,7 million au total.
« Nous ne partageons pas le sentiment que le PERP est un échec », a cependant estimé Gérard de la Martinière, le président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) en présentant ces données, mardi 24 janvier. Il a réaffirmé que ce produit est « bien adapté à son objectif ciblé de préparation à la retraite ».
Le patron de la FFSA a rappelé le lent démarrage du contrat Madelin, lancé en 1994 pour garantir une retraite complémentaire aux travailleurs indépendants. Il a fallu dix ans pour que ce produit touche 40 % de la population visée. La première année, 7 % des travailleurs concernés l’avaient souscrit. La part était passée à 10 % à la fin de la deuxième année. Le PERP progresserait pour l’instant au même rythme, avec un taux de détention oscillant entre 7 % et 13 % à la fin 2005.
Mais ce contrat fait pâle figure face à l’assurance-vie qui, en 2005, a enregistré une progression de 14 % de sa collecte pour atteindre le niveau record de 52 milliards d’euros.
L’HEURE EST AU STATU QUO
Certes, le PERP est nouveau, mais il n’est pas forcément attirant. Ce n’est pas un contrat d’épargne classique, comme l’assurance-vie, dont il est possible de se désengager au bout de huit ans. C’est un engagement de long terme très contraignant, même s’il bénéficie d’avantages fiscaux.
Une fois en retraite, le salarié touche des revenus réguliers sous forme de rentes, dont le montant est proportionnel à ses versements. Pour obtenir 1 euro de rente viagère, il faut avoir investi 20 euros en capital.
Les souscripteurs s’avèrent plus jeunes et moins aisés qu’attendu. Selon une étude réalisée en novembre 2005 pour le Cercle des épargnants par TNS-Sofres, « le PERP a surtout été souscrit par des populations modestes ».
La moitié des détenteurs sont des ouvriers et des employés. 64 % ont un revenu situé entre 900 et 3 000 euros mensuels et 71 % ont entre 35 et 54 ans. Les souscripteurs « ont choisi ce produit pour pouvoir se constituer une rente plutôt que pour bénéficier d’un avantage fiscal », souligne l’étude.
Or, du fait de la défiscalisation, le PERP s’adresse davantage aux salariés aisés et très imposés. Mais ces derniers ont préféré bien souvent conserver et renforcer leur placement en assurance-vie.
Face à ce faible engouement se pose la question d’un assouplissement du PERP en proposant notamment le choix entre une sortie en rente ou en capital. L’heure est au statu quo. La collecte 2006 s’annonce décisive.