Dans le numéro de Capital de février 06, lisez avec attention l’interview des économistes A. d’Autume et J.O. Hairault qui sur trois pages appellent la mise en oeuvre de réforme pour sauver notre système de retraite. Ils jugent préoccupant le maintien de l’âge légal à la retraite à 60 ans qui s’accompagne de fait d’un départ à partir de 55 ans avec les préretraites au moment même les Allemands et les Anglais envisagent de passer de 65 à 67 ans.
La France fait figure d’exception ; seulement 54% des Français travaillent entre 54 et 59 ans contre 65 % en moyenne au sein des pays du G7. 13 % des 60/64 ans travaillent en France contre 39 % au sein du G7. En France, le départ à la retraite intervient à 57 ans et demi. Le développement des préretraites a permis de masquer le niveau réel du chômage en France. Il y a un consensus pour retirer les séniors du monde du travail même si l’effet de cette politique sur l’emploi a été nul. Elle a été contreproductive car elle accapare des sommes très importantes qui auraient été plus utiles à la formation. Par ailleurs, le retrait des travailleurs de plus de 55 ans a provoqué la suppression de leurs postes.
Le rallongement de la période de cotisations de 160 à 167 trimestres à partir de 2020 devra s’accompagner d’un effort pour maintenir au travail les séniors.
Les deux économistes considèrent qu’il faut remonter l’âge légal de départ à la retraite faute de quoi les entreprises continueront toujours de faire partir les plus de 55 ans.
Ils se prononcent pour la mise en oeuvre d’une retraite choisie et pour la mise en place de réelles incitations pour l’emploi des plus de 60 ans.
Pour mémoire, taux d’activité des séniors
France : 60% pour les 55/59 et 14 % pour les 60/64 ans
Allemagne : respectivement 68 % et 30 %
Espagne : respectivement 71 %et 45 %
Royaume-Uni : respectivement 74 % et 53 %
Etats-Unis : respectivement 74 % et 55 %
Suède : respectivement 80 % et 60 %
Japon : respectivement 89 % et 55 %